SEPT ACCUSÉS DEVANT LES ASSISES DE PARIS
n Le 24 mars 2016, deux jours après les attentats djihadistes de Bruxelles et trois mois avant l'Euro de football, un arsenal «d'une ampleur inédite» était découvert en banlieue parisienne : sept hommes accusés d'avoir projeté une attaque terroriste seront jugés à partir de demain à Paris. Cinq fusils d'assaut de type Kalachnikov, sept armes de poing, de nombreuses munitions, 105 g de TATP – substance prisée par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) –, 1,3 kg d'explosif industriel, des milliers de billes d'acier. L'arsenal était caché dans un appartement d'Argenteuil près de Paris, loué depuis plusieurs mois par Réda Kriket. Ce délinquant multirécidiviste de 39 ans, «acquis de longue date aux thèses djihadistes», selon l'accusation, a toujours nié avoir eu pour projet de commettre un attentat : il voulait gagner un peu d'argent en revendant les armes, a-t-il assuré au cours de l'enquête.
A quelques jours du début de l'audience, Réda Kriket, tout comme l'un de ses coaccusés âgé de 37 ans, Anis Bahri, ont récusé leurs avocats, a-t-on appris de source proche du dossier. Cela pourrait avoir une conséquence sur la tenue du procès, prévu jusqu'au 9 avril. La question sera débattue demain devant la Cour d'assises spéciale de Paris. L'enquête à tiroirs et aux ramifications européennes avait débuté en novembre 2015, avec l'interpellation en Turquie de deux hommes sur le point de se rendre en Syrie, selon les autorités. En s'intéressant à leur entourage, les enquêteurs sont remontés à Anis Bahr, puis à Réda Kriket.