7 morts et 4 disparus dans les crues de l’oued Meknassa
N La Protection civile de Chlef a confirmé, hier matin, la mort de sept personnes dont les corps ont pu être repêchés par ses éléments et conduits vers la morgue de l’hôpital d’Ouled Mohamed.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues samedi aprèsmidi sur la région de Chlef ont fait sept morts et quatre disparus, comme nous avons pu le confirmer, hier, auprès des familles des victimes. La Protection civile de Chlef a confirmé hier matin la mort de six personnes (trois femmes, deux hommes et un enfant), dont les corps ont pu être repêchés par ses éléments et conduits vers la morgue de l’hôpital d’Ouled Mohamed, à Chlef. Cependant, le bilan s’est alourdi entre-temps avec la découverte, hier à 9h45, par les sauveteurs du corps d’un des disparus. Il s’agit du chauffeur de l’Atos, âgé de 60 ans, qui a été transporté à la morgue du même établissement hospitalier, a indiqué la Protection civile de Chlef.
Il est tombé près de 20 mm en moins de 30 minutes, selon Météo Chlef, qui avait annoncé mercredi dernier de fortes précipitations sur la région du Cheliff à partir du week-end dernier.
Selon des témoignages recueillis sur place, les victimes étaient à bord de trois véhicules (R9, Atos et 404 bâchée) qui ont été emportés par les crues de l’oued Meknassa, dans la commune d’Oued Sly, à 5 km à l’ouest de Chlef.
Sept membres d’une même famille, un couple et ses cinq enfants, habitant la commune d’Ouled Ben Abdelkader, au sud-ouest de Chlef, étaient à bord d’une R9 lorsqu’ils ont été surpris par la furie des eaux, sur un petit pont entièrement submergé par les crues. Des témoins racontent que la force des eaux était telle que les véhicules en question ont été traînés le long de l’oued sur près de deux kilomètres avant d’être retrouvés à proximité de l’autoroute EstOuest. Celle-ci a dû être fermée à la circulation jusqu’à hier matin, où le trafic routier a pu reprendre après les travaux de déblaiement de la chaussée, suite à ces inondations exceptionnelles survenues à l’ouest du chef-lieu de wilaya de Chlef. Les recherches se sont poursuivies hier pour tenter de retrouver les personnes disparues. L’opération mobilise des secouristes et des plongeurs de la Protection civile de Chlef, appuyés par des éléments de la PC de neuf wilayas.
Hier, au lendemain du drame, le deuil et la tristesse se lisaient sur les visages des villageois et des proches des victimes. Le lieu des inondations offrait un spectacle apocalyptique avec des tonnes de boue, de troncs d’arbres, de pneus usagers et d’autres objets charriés par l’oued en crue. Des infiltrations d’eau ont été signalées dans de nombreuses maisons riveraines.
DÉFAILLANCES
Des habitants de Meknassa et des proches des victimes ne cachaient pas leur mécontentement face «aux défaillances» dans la prise en charge de leurs doléances relatives aux mesures de sécurité défaillantes de l’oued Meknassa et de la route reliant cette localité à celle d’Ouled Ben Abdelkader. «Le petit pont, où les trois véhicules ont été emportés par les crues samedi, ne mesure qu’un mètre de hauteur et quatre mètres de largeur, alors que l’oued en amont s’est considérablement rétréci après l’affaissement du sol et la présence de gravats et d’autres matières. Nous avons demandé, à plusieurs reprises, l’agrandissement et l’entretien de ces ouvrages mais aucune suite n’a été réservée à nos requêtes», déplorent des citoyens de la localité. Les mêmes doléances ont été exprimées par des habitants proches du tronçon de l’autoroute Est-Ouest reliant Oued-Sly à Chlef. «Ce n’est pas la première fois que l’oued Meknassa déborde. En 1987, les crues avaient causé la mort de deux personnes, et en 2012 elles avaient envahi totalement l’autoroute, passant près de notre cité et les champs agricoles mitoyens. Nous avions demandé la construction de ponts plus adaptés à la nature et au volume de ce cours d’eau, en vain», dénoncent nos interlocuteurs.