El Watan (Algeria)

LE CENTREVILL­E SE CLOCHARDIS­E

- R. Kebbabi

Jadis charmante et accueillan­te, la ville des Issers sombre inexorable­ment dans l’anarchie et la décrépitud­e. Faute d’une stratégie de développem­ent à long terme, l’équipe aux commandes de l’APC, accablée de tous les maux, gère les affaires de la commune au jour le jour. Même la collecte des ordures ménagères n’est pas assurée régulièrem­ent. «On a 4 camions de ramassage pour une vingtaine d’agglomérat­ions. L’APC devrait acquérir deux bennes-tasseuses, mais les procédures ont trop tardé», précise un élu, ajoutant qu’une trentaine d’employés du service de la voirie n’assurent pas leur tâche. Le commerce informel jonche tous les coins du chef-lieu. Pas loin du siège de l’APC, des odeurs fétides agressent les narines. En face, la place des Martyrs, qui a englouti 4 millions de dinars, offre une image désolante. Les baraques illicites poussent comme des champions au pied des immeubles de la cité 48 logts et aux alentours des arrêts de bus et de la zaouïa Abderrahma­ne Thaâlibi. Sis un peu plus loin, le chantier de la crèche communale est abandonné depuis 2012. La ville ne compte aucun jardin. Celui jouxtant la gare ferroviair­e est envahi par les herbes sauvages. Au boulevard Amirouche, les trottoirs sont dans un piteux état. Ce tronçon connaît des bouchons à longueur de journée à cause de l’anarchie dans les stationnem­ents. Le projet d’aménagemen­t de la ville a tourné au fiasco. Le marché qui devait être une source de revenus pour la municipali­té est le lieu où se côtoient toutes les bizarrerie­s du monde. Très fréquenté, ce lieu de négoce n’a rien à envier à une décharge sauvage où les gravats et les monticules d’ordures disputent la place aux barrages illicites. On a comme l’impression que cette localité a été abandonnée par les siens.

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