Le Sénégal ferme ses écoles pour une semaine
Les autorités sénégalaises ont annoncé, hier, fermer les écoles sur tout le territoire à partir d’aujourd’hui, et pour une semaine en raison des troubles auxquels le pays est en proie depuis mercredi, selon l’AFP citant un communiqué officiel. Il s’agit de «protéger les élèves, les enseignants et l’administration scolaire des manifestations accompagnées de scènes de violence, qui ont fortement perturbé le déroulement des enseignements-apprentissages la semaine dernière», ont indiqué les ministères de l’Education nationale et de l’Emploi dans un communiqué commun publié sur Facebook. Les ministères «recommandent fortement aux parents d’élèves de garder un oeil vigilant sur leurs enfants afin de les préserver des risques de dérive d’éventuelles manifestations».
Pays de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal est confronté à des troubles, les plus graves depuis des années, qui pourraient se prolonger. Un collectif de contestation a appelé à trois jours de nouvelles manifestations à partir d’aujourd’hui. L’arrestation du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, mercredi a déclenché dans la capitale Dakar et dans tout le pays des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, des saccages et des pillages. Elle a aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l’exaspération accumulée par la dégradation, surtout depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, des conditions de vie. Les troubles ont fait au moins cinq morts. Ousmane Sonko est arrêté officiellement pour «trouble à l’ordre public», alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il est convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Personnalité au profil antisystème, le député crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’écarter de la prochaine présidentielle. Le président Macky Sall a démenti ces accusations.