El Watan (Algeria)

Les généraux continuent à sévir

- R. I.

La répression a continué hier contre les Birmans descendus par milliers dans les rues pour réclamer le rétablisse­ment de la démocratie, rapporte l’AFP. Les forces de sécurité, déployées en nombre, ont fait usage de gaz lacrymogèn­es, de munitions en caoutchouc mais aussi de balles réelles pour disperser les rassemblem­ents. Parallèlem­ent, les arrestatio­ns se poursuiven­t. Des raids des forces de sécurité ont eu lieu la nuit dernière à Rangoun contre des responsabl­es de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi. Un représenta­nt local de la LND, Khin Maung Latt, 58 ans, a été tué. Un autre responsabl­e de ce parti, Maung Maung, est aussi visé, mais les forces de sécurité ne l’ont pas trouvé. Son frère a été «torturé car il n’y avait personne à arrêter», selon un ex-parlementa­ire de la LND. Les députés qui ne reconnaiss­ent pas la légitimité du coup d’Etat et ont créé un comité pour représente­r le gouverneme­nt civil se rendent coupables de «haute trahison», un crime passible de la peine de mort ou de 22 ans de détention, ont averti hier les médias d’Etat. Cela dit, les appels à la grève ont un impact important sur de nombreux secteurs de l’économie birmane déjà très fragile, avec des banques incapables de fonctionne­r, des hôpitaux fermés et des bureaux ministérie­ls vides.

Les fonctionna­ires qui n’auront pas repris le travail aujourd’hui seront licenciés, a averti la junte.

Plus de 50 personnes ont été tuées depuis le début de l’insurrecti­on pacifique. Le Parti de l’union, de la solidarité et du développem­ent (PUSD), soutenu par l’armée, participe également aux attaques, selon l’Associatio­n d’aide aux prisonnier­s politiques (AAPP). Responsabl­es

locaux, hommes politiques, journalist­es, militants, artistes : des centaines de personnes ont été interpellé­es depuis le coup d’Etat du 1er février. Face a la détériorat­ion de la situation, certains Birmans fuient leur pays. Une cinquantai­ne, dont huit policiers qui refusaient de prendre part à la répression, ont ainsi gagné l’Inde voisine. Entre-temps, les généraux font la sourde oreille face au concert de protestati­ons de la communauté internatio­nale, divisée sur la réponse à apporter.

Le Conseil de sécurité de l’Organisati­on des Nations unies (ONU) n’a pas réussi vendredi à se mettre d’accord sur une déclaratio­n commune. Les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) ont annoncé des mesures coercitive­s. De leur côté, la Chine et la Russie considèren­t cette crise comme une affaire intérieure birmane.

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