Ghalem Zoubir, le grand déballage
Le représentant du Club sportif amateur (CSA) de l’USM Bel Abbès, Ghalem Zoubir, a dénoncé, avant-hier, les dépassements graves consignés dans le rapport d’expertise du commissaire aux comptes relatif à la période El Hannani-Benayad (2018-2019). Lors d’une conférence de presse, tenue dans un climat pesant au siège du club amateur, M. Zoubir a démontré, documents à l’appui, toute l’étendue de la mauvaise gestion du club durant les saisons précédentes. Cette conférence de presse intervient, faut-il le préciser, quelques jours seulement après le rejet à l’unanimité du bilan de l’exercice 2019 par l’AG des actionnaires. En termes chiffrés, la SSPA/USMBA cumule depuis sa création des dettes de l’ordre de 151 milliards de centimes, selon le conférencier. Le club affichait un déficit de 15 milliards de centimes en 2016, 40 milliards en 2017, 48 milliards en 2018 et de 50 milliards en 2019, a-t-il ajouté. Et d’enchaîner : «Le déficit le plus important correspond à l’exercice 2013-2014, du temps du règne du duo Amroun-Serrar. Durant cette période, le club a été pratiquement étouffé.»
Au cours des trois dernières années, la SSPA/USMBA a ouvert pas moins de six comptes bancaires, lesquels ont été bloqués par des saisies-arrêts et un nombre important de créanciers, dirat-il. En outre, le rapport d’expertise a fait état de transferts de fonds «illégaux» du compte de la société vers le compte commercial de l’ex-directeur général, M. Benayad. Le montant révélé par M. Zoubir est de 12,9 milliards de centimes. Le même rapport a fait ressortir, durant la période El Hannani-Benayad, l’absence totale de registres légaux, des mouvements d’argent injustifiés et des dépenses «douteuses» ainsi que des infractions aux changes liées à l’achat de devises sur le marché noir. «Alors que le club se débattait dans une crise financière aiguë, les gestionnaires de l’époque ont trouvé le moyen de financer à hauteur de 5,6 millions de dinars la réalisation d’un terrain en gazon synthétique à l’OPOW de Sidi Bel Abbès. Il n’existe aucune convention ou concession justifiant une telle dépense», s’est emporté M. Zoubir. «Je le dis publiquement, la seule solution pour sauver le club est de porter plainte devant la justice», a-t-il insisté. Mandaté officiellement par le CSA pour mener toutes les actions nécessaires pour l’assainissement de la situation du club, l’ex-président de l’USMBA a indiqué que les procédures légales pour le dépôt de plainte sont désormais «achevées». «J’ai rendu compte, par écrit, au président du CSA de la gravité de la situation et des multiples dépassements nécessitant de manière diligente l’intervention de la justice», a-t-il déclaré. «Etant donné que le commissaire aux comptes n’a pas procédé à la saisine de la justice après avoir constaté des anomalies graves, il échoit aujourd’hui aux membres du CSA de porter l’affaire devant les tribunaux», a-t-il poursuivi. Il a annoncé, en ce sens, qu’une assemblée extraordinaire du CSA est programmée dans moins d’une semaine pour appuyer l’action de dépôt de plainte. «Tout le monde doit être mis devant ses responsabilités, y compris le wali. Beaucoup de personnes ont trahi le club et tentent aujourd’hui, à travers des menaces et des intimidations, de sauver leurs mentors de l’inéluctable recours à la justice, a confié M. Zoubir à El Watan. Je ne céderai pas aux menaces et j’irai jusqu’au bout !» Dans son intervention, le conférencier n’a manqué d’attirer l’attention de l’assistance sur les «manoeuvres» de certains membres du CSA qui, selon lui, ont beaucoup de «choses à se reprocher». Il convient de signaler que la conférence de presse du représentant du CSA a été violemment interrompue par des individus qui ont proféré de graves menaces à l’encontre de l’entourage de Ghalem Zoubir.