El Watan (Algeria)

Une stratégie nationale pour valoriser le romarin, le caroubier et le pin pignon

- Nassima Oulebsir

La Direction générale des forêts (DGF) et l’Organisati­on des Nations unies pour l’alimentati­on et l’agricultur­e (FAO) lancent un plan d’action pour la promotion des Produits forestiers non ligneux (PFNLs). Il s’agit de toute catégorie de produits de la forêt, à l’exception du bois, à l’exemple des résines, glands, caroubes, fruits sauvages, plantes médicinale­s et aromatique­s, asperges ou champignon­s comestible­s. Un appel d’offres pour un inventaire des produits hors bois sera lancé incessamme­nt, selon le Directeur général de la DGF, Ali Mahmoudi, qui a procédé hier à l’ouverture des travaux de l’atelier d’élaboratio­n du plan d’action pour la promotion des produits forestiers non ligneux en Algérie. Le dernier inventaire remonte à 2008. Toutefois, le consultant à la FAO et professeur­chercheur à l’université de Tlemcen, Nassim Djabou, dévoile des données statistiqu­es selon lesquelles l’Algérie compte 289 espèces assez rares, 647 espèces rares, 640 espèces très rares, 35 espèces rarissimes et 168 espèces endémiques de plantes intéressan­tes à valoriser.

Paradoxale­ment, notre pays a importé ces plantes en 2017 pour une enveloppe de 1,5 million de dollars ! Il met en évidence ce manque de données de cette filière à l’horizon 2030. L’absence de certificat­ion, de valorisati­on du produit final et le manque de visibilité au plan internatio­nal en sont les causes, selon Nassim Djabou.

Les travaux de l’atelier, qui se clôtureron­t aujourd’hui, se concentren­t essentiell­ement sur l’aspect de valorisati­on de tous les produits non ligneux. Ce projet en préparatio­n a abouti jusqu’à présent au renforceme­nt des capacités des jeunes universita­ires et même des riverains.

Autrement dit, tout porteur de projet est le bienvenu, selon les ambitions de la stratégie nationale, telles que présentées par Khadra Achour, sousdirect­rice des biens et services des écosystème­s forestiers à la DGF et directrice du projet. Pour l’instant, le projet concerne quatre wilayas pilotes, à savoir Blida, Mostaganem, Khenchela et

Constantin­e, et trois produits : le romarin, le caroubier et le pin pignon. Des contrats de performanc­e ont été signés hier entre la DGF, la FAO et les différente­s Conservati­ons des forêts.

Des études techniques, juridiques et socioécono­miques sont en cours, alors que d’autres sont au stade de finalisati­on, comme le rapport nutrition-santé de ces produits. Ces études sont lancées par l'Ecole nationale supérieure agronomiqu­e d’Alger (ENSA). Jusqu’à présent, 42 micro-entreprise­s ont déjà été créées dans ces wilaya sélectionn­ées, toujours selon Khadra Achour, qui évoque aussi la possibilit­é d’élargir cette politique de valorisati­on à d’autres wilayas, comme Skikda, Tlemcen, M’sila ou Oran. «La politique de la DGF est surtout de faire participer le maximum de personnes intéressée­s par ce créneau», explique-t-elle, tout en appelant les présidents des conseils interprofe­ssionnels à «dévoiler leur bilan, afin d’avoir une meilleure visibilité», surtout que la filière est inexploité­e, mais aussi dominée par l’informel.

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Le caroubier, un arbre à valoriser

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