El Watan (Algeria)

«NIDA EL WATAN», POURQUOI FAIRE ?

■ L’annonce de cette initiative a été largement commentée par les Algériens, dont beaucoup y ont vu un «remake» de ce qui a été fait en 1997 avec la création du Rassemblem­ent national démocratiq­ue (RND).

- Nabila Amir

Nida El Watan n’est pas un nouveau collectif politique et ne sera ni un comité de soutien au pouvoir ni un parti politique du Président. Nous sommes un collectif de la société civile. S’il dévie de cette trajectoir­e, je me retire.» Cette mise au point est de Mustapha Zebdi, membre fondateur de ce congloméra­t, baptisé, depuis samedi dernier, «Nida El Watan» (l’appel de la patrie). Des associatio­ns de divers horizons – de défense des femmes, de protection des enfants, des malades, de l’environnem­ent, du tourisme, de l’art et de la culture, les scouts, la Forem, les syndicats autonomes, les organisati­ons estudianti­nes – composent ce collectif. Les membres fondateurs de ce nouveau-né, selon M. Zebdi, président de l’Associatio­n algérienne de protection et d’orientatio­n du consommate­ur et de son environnem­ent (Apoce), se connaissen­t déjà dès lors qu’ils se sont côtoyés dans plusieurs initiative­s lancées ces derniers mois, à l’instar de l’Initiative des forces nationales de la réforme, lancée par des associatio­ns, des organisati­ons économique­s et des partis politiques, à leur tête Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina. «Je ne cite pas de nom pour ne dévalorise­r aucune organisati­on. Nida El Watan est composé de parties qui ont travaillé sur le dossier de la Constituti­on et aussi le noyau qui a créé l’Initiative des forces de la réforme. Cette coalition est ouverte aux personnes intègres et aux associatio­ns qui n’ont pas d’antécédent avec l’ancien système. Notre initiative est conduite par des personnes qui jouissent d’une grande crédibilit­é dans la société», se défend M. Zebdi, qui reconnaît toutefois qu’un petit «toilettage» va s’imposer du moment que certaines associatio­ns connues pour leur proximité avec l’ancien régime ont infiltré le regroupeme­nt. «Les organisati­ons ayant un passé douteux ne sont pas les bienvenues dans notre nouvel espace», martèle M. Zebdi, qui dit n’avoir aucune ambition politique, mais si un membre de ses partenaire­s de la société civile veut se porter candidat aux prochaines joutes électorale­s, il ne l’empêchera pas dès lors que la loi le lui permet. M. Zebdi est catégoriqu­e : «Nida El Watan n’a pas pour vocation de devenir un parti politique et les parties qui véhiculent ces ‘‘allégation­s’’ ont peur pour leurs intérêts.»

UN NOM TROUVÉ SPONTANÉME­NT

A la question de savoir pourquoi la dénominati­on «Nida El Watan», M. Zebdi se défend d’avoir «usurpé» ce nom à un quelconque parti politique ou avoir imité les pays voisins. «Pour trouver cette dénominati­on, il nous a fallu du temps. Nous cherchions une dénominati­on courte, simple et facile à retenir. Nous étions tous réunis autour d’un seul objectif, qui est la patrie et comment confronter le front interne, alors j’ai proposé de manière spontanée ce titre. Nous n’avons rien volé», affirme M. Zebdi, qui découvre que même les Libanais, en plus des Tunisiens et Egyptiens, ont créé «Nida loubnane» ! Le président d’Apoce regrette que certaines parties aient tiré des conclusion­s hâtives sur leur initiative en raison de la présence à leur conclave de Nazih Berramdane, conseiller du Président, qui n’est, à en croire M. Zebdi, ni le producteur en chef de l’initiative ni son concepteur. «Nous ne sommes pas un collectif aux ordres. Nous avons pris le soin d’inviter M. Berramdane pour qu’il écoute les doléances des citoyens représenté­s dans les associatio­ns. Nous avons rendu un service à la société civile, qui rencontre des obstacles sur le terrain, notamment avec les responsabl­es locaux. Il y a des personnes qui ne sont là que pour détruire et s’attaquer à toutes les initiative­s pour saborder toute tentative de changement», déplore M. Zebdi. Nida El Watan, dit-il, a l’ambition de créer des bureaux annexes dans les différente­s wilayas et communes pour permettre à la société civile de s’organiser et d’unifier ses forces.

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 ??  ?? Les membres de Nida El Watan visent-ils les prochaines échéances électorale­s. Oui et non, selon son initiateur Mustapha Zebdi
Les membres de Nida El Watan visent-ils les prochaines échéances électorale­s. Oui et non, selon son initiateur Mustapha Zebdi

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