«Nous voulons connaître la vérité»
Une dizaine de mères de disparus ont tenu, hier, devant la Maison de la presse Tahar Djaout, un rassemblement pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants enlevés dans les années 1990. «Nous voulons savoir où sont nos enfants. Même s’ils sont morts, il faut nous dire où ils sont enterrés pour nous permettre de faire notre deuil», déclare une des mères d’un disparu depuis 1993. Brandissant des portraits des victimes des disparitions forcées, elles ont également exprimé leur refus «d’accepter la compensation financière proposée aux familles par les autorités». Ce rassemblement a été organisé à l’appel des associations CFDA et SOS Disparus, à l’occasion de la 111e Journée internationale des droits de la femme. «A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars 2021, le CFDA et SOS Disparus tiennent à rappeler que les mères, les épouses, les soeurs et les filles des disparus voient toujours leurs droits les plus élémentaires bafoués au quotidien», explique les deux associations dans un communiqué. Et d’ajouter : «En plus d’être minorées dans tous les aspects de la vie sociale, elles font régulièrement face aux formes de violences les plus implacables : la violence physique de l’oppression et de la répression policière, mais aussi la violence institutionnelle induite par le code de la famille qui nuit gravement aux libertés de toutes les femmes algériennes.» Les signataires du communiqué rappellent aussi que «durant toutes ces années, les mères, les épouses, les soeurs et les filles des disparus ont enduré les pires épreuves, des violences policières dans le cadre des mobilisations, au déni de justice de l’Etat algérien».