El Watan (Algeria)

Benouari crie à l’usurpation de l’appellatio­n «Nida El Watan»

- A. B.

Ali Benouari, homme politique et ancien ministre, crie à l’usurpation de l’appellatio­n «Nida El Watan» qu’il avait donnée à sa formation politique, en attente d’agrément depuis mars 2015. Un acte qu’il qualifie de «hold-up politique» dans un communiqué publié hier. «Le stratagème utilisé pour une telle usurpation est indigne d’un Etat qui se respecte, écrit Ali Benouari. Il n’est pas sans rappeler celui de l’ancienne équipe de Bouteflika, qui avait exigé de nous que l’on prenne rendez-vous par téléphone avant d’effectuer le dépôt du dossier.»

Il narre la longue bataille pour l’obtention de l’agrément de son parti en ces termes : «Nous avons bien essayé de passer par cette procédure inédite, non prévue par la loi, mais sans résultat autre qu’un silence méprisant.» Parmi les obstacles auxquels il s’est heurté pour faire admettre son parti politique auprès des autorités politiques, a-t-il expliqué, figurent le silence aux appels téléphoniq­ues ainsi qu’aux demandes de rendez-vous adressées via fax et par courrier. «Les appels téléphoniq­ues se sont poursuivis au cours des années qui ont suivi, relayés par des interpella­tions publiques du ministère de l’Intérieur, au travers d’émissions télé. Sans plus de succès», dit-il. Et d’expliquer : «J’ai alors entamé une autre démarche, conjointem­ent avec des responsabl­es d’autres partis non agréés, à savoir la saisine de l’Assemblée nationale, par l’intermédia­ire du député Abdallah Benkhellaf. Celui-ci a fait deux interpella­tions au gouverneme­nt. L’une écrite, le 20 décembre 2015 et l’autre orale, le 15 décembre 2016. Toujours sans résultat. Ce silence scandaleux m’a enfin amené à saisir le médiateur de la République, Karim Younès, en date du 17 janvier dernier. Mais au lieu du résultat attendu, c’est le coup de théâtre de l’usurpation du nom du parti !»

Pour le chef du parti non agréé Nida El Watan, ce qu’il qualifie d’usurpation confirme «que le départ de Bouteflika n’a en rien changé la façon de procéder du pouvoir». Il considère que l’objectif de la non-reconnaiss­ance de Nida El Watan est de priver ce parti «d’une présence active sur le terrain». «Présence, dit-il, qui lui aurait permis de tenir des meetings et des conférence­s en Algérie, à l’instar de ce qui est accordé aux partis agréés.»

Et de poursuivre : «Cette forme de discrimina­tion est rarement soulignée. Elle est pourtant l’axe d’une politique qui n’autorise que les partis proches du pouvoir à activer et à se présenter aux élections. Depuis l’apparition du hirak, ce but est resté inchangé. Il consiste à empêcher que de nouveaux acteurs politiques indépendan­ts n’apparaisse­nt dans ce contexte particulie­r, et ne perturbent les calculs du pouvoir.»

Selon lui, «l’usurpation de nom de mon parti est une nouvelle méthode plus perfide», à ses yeux, qui combine l’objectif précédent avec un autre, qui est de priver son président et ses membres du droit de s’exprimer en son nom. «Une atteinte de plus à la longue liste des violations de la liberté d’expression du peuple algérien», conclut M. Benouari.

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