NAZIH BERRAMDANE, UN NOMADE POLITIQUE
Nazih Berramdane sillonne depuis plusieurs mois le pays pour prêcher la parole du président Tebboune, alors que le pays est confronté à une crise politique et économique aggravée par la crise sanitaire. Auréolé du titre de conseiller du président de la République chargé du mouvement associatif et de la communauté nationale à l’étranger, il a multiplié les rencontres avec des représentants de la société civile. Herculéenne, sa principale mission consiste à rallier ou amadouer les organisations de la société civile au projet de l’«Algérie nouvelle», tant vanté par le chef de l’Etat, mal élu en décembre 2019, et rejeté par le hirak qui vient de relancer ses manifestions après une année de pause dictée par la Covid-19. Inconnu jusqu’ici du grand public, Nazih Berramdane est passé par plusieurs partis politiques, tous honnis du hirak, avant de décider de siéger comme député indépendant. Originaire de Guelma, il a été membre du Rassemblement national démocratique (RND), dont l’ancien secrétaire général, Ahmed Ouyahia, est poursuivi dans plusieurs affaires de corruption. Il est passé ensuite au Mouvement populaire algérien (MPA), fondé par Amara Benyounès, un transfuge du RCD, l’un des fervents soutiens du président déchu Bouteflika. Au sein de ce parti, il a été député de la wilaya de Guelma lors des législatives du mois de mai 2017. Il occupait le poste de coordinateur de la wilaya de Guelma et membre du conseil national du MPA, avant de claquer la porte, en 2017, en raison de divergences avec le président du parti. Auparavant, Nazih Berramdane avait participé aux élections législatives de 2012 sous les couleurs du parti El Mostakbal, présidé par Abdelaziz Belaïd, une formation réputée proche du pouvoir. La pratique du nomadisme politique, dans laquelle ce conseiller de Tebboune avait versé, a été finalement interdite par la Constitution, qui a été révisée en 2016. En dehors de ses activités partisanes, il avait exercé la fonction de conseiller à la communication au sein de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) avant d’être nommé directeur général de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, dépendant du ministère de la Culture.