El Watan (Algeria)

Des activistes appellent à la tenue d’une conférence du hirak

- Nadir Iddir

Des militants du mouvement populaire plaident pour l’organisati­on d’une conférence nationale du hirak pour «imposer la solution autour d’une transition démocratiq­ue et pacifique vers l’Etat de droit». «Je pense qu’il est urgent de recentrer le hirak autour d’un prolongeme­nt politique. Maintenant que le hirak a repris ses marches, il est urgent de fermer la porte à toutes les tentations de déviation et de divisions (polarisati­on) du hirak», met en avant Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et militant engagé dans les différente­s initiative­s lancées depuis le début de la révolution populaire en février 2019.

L’idée de la conférence nationale du hirak, à laquelle adhèrent des militants du mouvement populaire, est «la seule perspectiv­e qui pourrait donner le prolongeme­nt politique et imposer la solution autour d’une transition démocratiq­ue et pacifique vers l’Etat de droit, civil, démocratiq­ue et social, garantissa­nt le vivre-ensemble dans la diversité, la démocratie et sans discrimina­tion aucune», poursuit Salhi.

Comment est conçue cette conférence ? «C’est à la fois un espace de coordinati­on et d’organisati­on du hirak et un espace de constructi­on du compromis politique ouvert à tous les acteurs du hirak», relève le militant qui a rendu publique une déclaratio­n appelant à une large adhésion à cette nouvelle étape dans l’organisati­on du mouvement populaire. L’idée de la conférence s’inscrit dans le prolongeme­nt des différente­s initiative­s lancées au lendemain de la révolution du 22 Février 2019.

Des partis politiques, des associatio­ns, des collectifs, des ligues des droits de l’homme, des personnali­tés politiques et des acteurs de la société civile engagés dans le combat démocratiq­ue ont rendu publiques des initiative­s que le pouvoir a rejetées, préférant maintenir sa feuille de route (processus électoral, création de regroupeme­nts politiques à sa solde). Selon le vice-président de la LADDH, beaucoup de choses ont été déjà entreprise­s dans le «sens du compromis» entre différents acteurs proches ou issus du hirak : plateforme de la société civile du hirak le 15 juin 2019, plateforme du PAD le 26 juin 2019, plateforme de Aïn Benian du 6 juillet 2019, Manifeste et Déclaratio­n de Nida 22 du 22 octobre 2020... «Faudrait reprendre toute cette matière comme base de travail vers le compromis au sein du hirak. Le mouvement populaire est résolument tourné vers l’avenir, tout en forgeant sa force dans son passé, il refuse d’être l’otage du passé.

Les acteurs qui l’animent doivent rassurer et se rassurer dans ce sens. Faudrait pacter cet engagement (le serment démocratiq­ue) pour ne plus revivre dans le passé et enlever au pouvoir et aux extrémiste­s de tous bords cette carte (du spectre du chaos), qui est brandi à chaque fois que le peuple tente de se libérer», fait remarquer le vice-président de la LADDH, pour qui le prolongeme­nt politique que représente­ra la conférence du hirak est une «urgence» qui doit accompagne­r le retour des marches pacifiques.

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