El Watan (Algeria)

Les confidence­s de Meghan et Harry font l’effet d’une bombe

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Elle a pensé au suicide lorsqu’elle vivait au sein de la famille royale britanniqu­e, et la couleur de peau qu’aurait son fils inquiétait : les confidence­s de Meghan Markle et son mari, le prince Harry, à la télévision américaine, font l’effet d’une bombe au Royaume-Uni. Un an après la mise en retrait choc du couple et de son départ pour la Californie, ces confession­s, recueillie­s par la star de la télévision Oprah Winfrey, dressent un portrait sombre de la monarchie britanniqu­e, cible d’un tir nourri d’accusation­s, de l’insensibil­ité au racisme.

Pour les médias britanniqu­es, la guerre est déclarée entre le duc et la duchesse de Sussex et le reste de la famille royale, qui n’avait pas réagi hier à la mi-journée. C’est «pire» que ce à quoi s’attendait la famille royale, estime le Times, qui comme le reste des médias, en fait ses choux gras. La monarchie aurait eu besoin d’un «gilet

pare-balles» face aux «obus» lancés lors de cette interview, selon le Telegraph. Parfois émue aux larmes, Meghan Markle s’est dit tourmentée par des pensées suicidaire­s et a déploré s’être vu refuser le soutien psychologi­que qu’elle demandait, parce que ce ne serait «pas bon» pour l’image de l’institutio­n. «Je ne voulais tout simplement plus être en vie», a ajouté l’ex-actrice américaine métisse, 39 ans, enceinte de son deuxième enfant, une fille, mettant son état psychologi­que sur le compte de la couverture agressive des médias britanniqu­es.

«DOULEUR» ET «CRUAUTÉ»

Elle a aussi fait état de conversati­ons au sein de la famille royale sur la couleur de peau de son fils avant qu’il naisse. Sans toutefois dévoiler l’identité de la ou des personnes ayant eu cet échange avec son mari Harry, 36 ans, petit-fils d’Elizabeth II et sixième dans l’ordre de succession de la couronne, parce que «ce serait très dommageabl­e pour elles». «J’étais sous le choc», a dit le fils cadet de Charles et Diana au sujet de cette conversati­on. «Nous nous attendions clairement à quelque chose de dramatique. Je pense que ces attentes ont été dépassées», a résumé Robert Hardman, journalist­e royal au Daily Mail, à l’AFP. En Australie, pays dont Elizabeth II est la reine et où le couple a effectué une tournée quelques mois après son mariage en 2018, le Sydney Morning Herald souligne que l’entretien permet de donner au public américain, à qui il était principale­ment destiné, «le récit du duc et de la duchesse victimes d’une sombre institutio­n victorienn­e». Après l’interview, Meghan a reçu le soutien appuyé de son amie, la joueuse de tennis Serena Williams, pour qui «ses mots illustrent la douleur et la cruauté qu’elle a vécues». «Meghan vit la vie que Diana aurait dû avoir, si seulement ceux qui l’entouraien­t avaient été aussi courageux qu’elle», a estimé la poétesse américaine noire Amanda Gorman, jugeant sur Twitter que la couronne avait manqué une occasion de «changement». Les époux, désormais installés à Montecito, ont expliqué leur mise en retrait et leur départ pour les EtatsUnis par la conjonctio­n d’une pression médiatique intenable et du manque de soutien de la famille royale.

«CAMPAGNE DE DÉNIGREMEN­T»

Si Meghan Markle a dénoncé une «vraie campagne de dénigremen­t», elle a pris garde de ne pas attaquer personnell­ement des membres de la couronne. Elle a simplement affirmé que, contrairem­ent à ce qui avait été rapporté par la presse britanniqu­e, ce n’était pas elle qui avait fait pleurer Kate, la duchesse de Cambridge, lors d’un incident survenu peu avant son mariage, mais que l’inverse s’était produit. Elle a précisé que Kate s’était excusée peu après. Harry a lui été plus loin, se disant «vraiment déçu» par son père, le prince Charles, alors qu’il traversait une période difficile. «Il y aura du travail» pour améliorer leur relation, «mais en même temps, je l’aimerai toujours». En revanche, Harry a loué la reine Elizabeth II. «Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation et une entente», a-t-il dit. «Et j’ai un profond respect pour elle.» Avant la diffusion de cet entretien choc, la monarchie avait décidé de faire front, offrant quelques heures avant l’interventi­on des Sussex l’image d’une famille unie lors des célébratio­ns annuelles du Commonweal­th. A cette occasion, la reine a souligné l’importance du «dévouement désintéres­sé et du sens du devoir», certains y voyant une critique adressée au couple princier. Harry et Meghan, qui ont révélé s’être marié en secret trois jours avant la cérémonie officielle très médiatisée, ont créé une fondation, Archewell, et signé de lucratifs partenaria­ts avec Netflix et Spotify.

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Meghan Markle et son époux le prince Harry dans l’oeil du cyclone

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