Kader Attia nommé commissaire de la Biennale
Le magazine Connaissance des arts a annoncé que la directrice de la Biennale d’art contemporain de Berlin (Allemagne), Gabriele Horn, a désigné l’artiste franco-algérien Kader Attia comme curateur de la 12e édition de l’événement. Il est établi depuis quelques temps à Berlin. Kader Attia travaille principalement, indique la revue artistique sur la «‘‘réparation’’, notamment en lien avec la restitution des objets d’art africain et les thématiques coloniales». «Il semble avoir un profil en phase avec les problématiques qui ont fait l’actualité récente. Il s’était notamment dit très préoccupé, dès avril 2020, par la crise sociale et économique que va générer la crise sanitaire.» L’artiste pourra aussi aborder au sein de cette 12e Biennale, «les thèmes chers à ses yeux comme la lutte contre les fascismes, la recherche d’identité et la rémanence de l’idée coloniale dans la société occidentale». Connaissance des arts rappelle que «depuis ses débuts en tant qu’artiste, Kader Attia intègre dans sa pratique de nombreux messages politiques, en se plaçant parfois à la frontière entre installation et performance, la réaction du public excédant et transformant parfois son travail. Ce fut, par exemple, le cas en 2004, lorsqu’il transforma la galerie Kamel Mennour en faux magasin de street wear appelé ‘‘Hallal’’, soi-disant destiné aux jeunes des quartiers populaires.
La presse était massivement tombée dans le piège que l’artiste leur avait tendu et les riverains avaient même créé une pétition appelant à la fermeture de la boutique. L’artiste se veut ainsi dénonciateur des paniques réactionnaires des sociétés occidentales mais aussi des intégrismes religieux, de la mondialisation capitaliste sauvage et de l’exclusion sociétale». Cependant, Attia réfléchit «sur sa propre histoire, celle d’un homme issu de l’immigration algérienne dans une France qui peine à prendre en compte son passé colonial».