El Watan (Algeria)

200 manifestan­ts encerclés par les forces de sécurité à Rangoun

- R. I.

Le Haut-Commissari­at aux droits de l’homme des Nations unies s’est inquiété hier du sort de 200 manifestan­ts, dont des femmes, encerclés par les forces de l’ordre birmanes à Rangoun, selon l’AFP. «îBirmanie : nous sommes profondéme­nt inquiets du sort de 200 manifestan­ts pacifiques, y compris des femmes, qui ont été encerclés par les forces de sécurité à Rangoun et risquent d’être arrêtés ou maltraités. Nous demandons instamment à la police de leur permettre de partir en toute sécurité et sans représaill­es», ont tweeté les services de Michelle Bachelet. Les manifestan­ts se trouvaient hier dans le quartier de Sanshaung, où ils étaient encerclés par de nombreuses forces de l’ordre, a précisé une porteparol­e du Haut-Commissari­at. Selon les informatio­ns dont elle dispose, d’autres manifestan­ts sont maintenant en train de descendre sur le quartier pour faire pression sur la police et la forcer à laisser tout le monde quitter l’endroit. Vers 22h locales, la police a commencé à tirer et à procéder à des arrestatio­ns. Si certains habitants ont pu rentrer chez eux, d’autres sont encore dans la rue et il est à craindre que les forces de sécurité n’aillent de maison en maison pour tenter de les retrouver, a expliqué la porte-parole.

Par ailleurs, les principaux syndicats birmans ont appelé à intensifie­r la grève hier pour étouffer la fragile économie du pays. «Le moment est venu d’agir. Nous appelons à (...) l’arrêt complet et prolongé de l’économie», ont écrit neuf fédération­s représenta­nt, notamment, des travailleu­rs dans les secteurs agricole, manufactur­ier et du BTP. Permettre aux activités économique­s de se poursuivre ne ferait qu’aider l’armée qui «réprime l’énergie du peuple birman», ont-ils ajouté dans un communiqué commun.

La junte a, pour sa part, mis en garde les fonctionna­ires : ceux qui n’auront pas repris le travail hier seront licenciés. Les appels à la grève, lancés dès les premières heures qui ont suivi le coup d’Etat du 1er février, ont déjà eu un impact important sur de nombreux secteurs, avec des banques incapables de fonctionne­r, des hôpitaux fermés et des bureaux ministérie­ls vides. Les généraux font la sourde oreille face au concert de protestati­ons de la communauté internatio­nale, divisée sur la réponse à apporter. Les membres du Conseil de sécurité de l’Organisati­on des Nations unies (ONU) n’ont pas réussi vendredi à se mettre d’accord sur une déclaratio­n commune et des négociatio­ns doivent se poursuivre cette semaine.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria