Le Paris SG pour en finir avec la «remontada»
Le triomphe au match aller à Barcelone (4-1) a fait du PSG l’immense favori pour la qualification avant les 8es de finale retour de Ligue des champions aujourd’hui (21h), mais le club parisien, sans Neymar, doit encore surmonter le traumatisme persistant de la «remontada». Paradoxalement, c’est au nord des Pyrénées que l’hypothèse d’un nouveau scénario renversant fait le plus causer. «Vous nous saoulez avec la remontada», a lancé le défenseur parisien Abdou Diallo aux journalistes, samedi, peu de temps après que l’entraîneur Mauricio Pochettino évoquait la «panique terrible» perceptible autour du club. Pourtant, ce soir-là, le PSG a battu Brest (3-0) en coupe de France, en livrant une performance maîtrisée qui incite plutôt à l’optimisme. En Catalogne, le latéral Jordi Alba a admis de son côté qu’un renversement de situation s’annonçait «très compliqué». Il est vrai qu’aucune équipe ne s’est qualifiée en C1 après avoir perdu à domicile la manche aller par trois buts d’écart. Mais il en faut peu pour que les Parisiens se remémorent la fois où ils ont basculé dans l’irrationnel, il y a quatre ans, au même stade de la compétition, face au même adversaire. Bien que vainqueur 4-0 à l’aller, le PSG avait sombré au Camp Nou (6-1). De quoi garder la certitude qu’il ne faut pas être trop sûr de soi avant un grand rendezvous européen.
PARIS SANS NEYMAR
Alors, forcément, l’atmosphère est teintée de doutes. Mais aujourd’hui, Paris a toutes les armes pour terminer le travail face à la bête blessée barcelonaise. Kylian Mbappé lui a montré la voie : auteur d’un triplé à l’aller, il a effacé d’un coup les questions qui l’entouraient, liées à son efficacité en C1. Depuis, l’attaquant vedette a enchaîné avec deux doublés en trois matches, en faisant oublier que son complice Neymar était à l’infirmerie. Justement, la superstar brésilienne, forfait à l’aller en raison d’une blessure au long adducteur gauche, manquera encore à l’appel, comme l’a indiqué hier matin le PSG, qui précise qu’il «continue son travail de reprise individuel». Mais le PSG ne sera pas loin non plus de son équipe type, grâce au retour d’Angel di Maria et Marco Verratti, auteur à Brest de deux passes décisives à destination de «Kyky». La poursuite de l’ascension de Mbappé dessine un autre arc narratif autour de cette affiche XXL qui marquera, quoi qu’il arrive, un tournant dans la saison des deux cadors. A Paris, une qualification propulserait le club, finaliste la saison passée, aux côtés du Bayern et Manchester City parmi les plus sérieux prétendants au titre, alors qu’il avait montré des signes de fragilité lors de la phase de groupes.
RIVALITÉ
«Clairement, c’est l’ambition du club que de la gagner. Nous avons conscience de notre responsabilité, et nous allons nous battre jusqu’à la mort pour y parvenir», a déclaré Pochettino dans un entretien à l’AFP. A Barcelone, ce match se lit au travers du prisme Messi : une nouvelle déception européenne pour la formation catalane, qui n’a atteint le dernier carré qu’une seule fois depuis son dernier sacre en 2015, pourrait pousser la Pulga, en fin de contrat l’été prochain, vers un départ. Vers un départ... au PSG ? Les appels du pied de Neymar, Di Maria et Leandro Paredes, dans les médias, ont alimenté le fantasme de son arrivée dans la capitale, aussi bien que la colère en Catalogne, sur l’air de : «Mêlez-vous de vos affaires !» La rivalité entre les deux clubs, toujours active, donne du piquant à ce match retour, malgré le score fleuve de l’aller. D’ailleurs, le nouveau président du Barça, Joan Laporta, choisi dimanche par les socios, a lancé les hostilités par une déclaration bravache, aussitôt élu : «On va aller à Paris, voir si on peut remonter !» L’équipe entraînée par Ronald Koeman a déjà réussi une «remontada», la semaine dernière, face au Séville FC en demi-finale de coupe d’Espagne (0-2, 3-0 ap), dans un contexte difficile, marqué au même moment par une perquisition au siège du club et des arrestations parmi ses dirigeants, anciens comme actuels. Mais à Paris, on a toutes les raisons de croire à la qualification... à moins que l’irrationnel ne revienne hanter le PSG.