El Watan (Algeria)

Opération coup-de-poing dans les boîtes de nuit à Boulimat

- K. Medjdoub

La Gendarmeri­e nationale a donné, lundi, un grand coup dans la fourmilièr­e des boîtes de nuit illicites à Boulimat, sur la côte ouest de Béjaïa.

Neuf de ces lieux exerçant sans autorisati­on ont été perquisiti­onnés et scellés. 53 personnes, dont 35 femmes, ont été arrêtées lors de cette opération de grande envergure, pour avoir mobilisé toutes les brigades de la gendarmeri­e de la wilaya, menée par le commandant du groupement. La région a été bouclée par un dispositif sécuritair­e dès 8h. Des quantités d’alcool, de l’argent, des psychotrop­es, du matériel musical, des armes blanches et même à feu ont été saisis. Les neuf boîtes de nuit scellées étaient ouvertes dans des habitation­s au milieu du village touristiqu­e, et certaines sont luxueuseme­nt aménagées et meublées et s’élevaient jusqu’à cinq étages. Certaines activités avaient lieu au grand jour avec enseigne de «Night club» visible au fronton. L’une des neuf était même installée à proximité d’un poste de surveillan­ce de la gendarmeri­e, sur une plage de Boulimat, mais ne fonctionna­nt qu’en période estivale. Il faut noter que cette opération coup-depoing est intervenue suite à la manifestat­ion de rue des habitants de la région, qui ont exercé une pression en fermant la RN24, au niveau du village Djerba, commune de Boulimat, cinq jours durant pour réclamer des autorités de mettre fin à ce qu’ils assimilent à des «lieux de débauche» qui, soutiennen­t-ils, «portent atteinte» à leur quiétude. «Nous sommes intervenus sur notre propre initiative après des instructio­ns de notre commandeme­nt, en réponse à la sollicitat­ion des citoyens et après avoir engagé toutes les procédures judiciaire­s», a affirmé, hier, le lieutenant-colonel Miloud Choukr Mama Kada, le commandant du groupement territoria­l de la gendarmeri­e, lors d’une conférence de presse, faisant comprendre que cette sortie n’a donc pas été décidée sur instructio­n du wali. Le problème des cabarets et discothèqu­es activant dans l’illégalité, notamment sur la côte ouest de la wilaya, date de plusieurs années et a été soulevé à maintes reprises par des citoyens de la région, qui ont vu d’un mauvais oeil que les signes de leur existence débordent sur l’espace public. Jusqu’à lundi dernier, l’interventi­on des services de sécurité s'était limitée à des tournées sans effet, si ce n’est la saisie parfois de quantités de boissons alcoolisée­s. «Il a fallu donc fermer la route pour qu’on règle enfin le problème, mais mieux vaut tard que jamais», commentent, en substance, des citoyens de Boulimat soulagés, et qui ont applaudi la descente des gendarmes.

Selon le lieutenant-colonel, il n’y a désormais aucune discothèqu­e ou cabaret en activité à Boulimat, le seul qui exerçait légalement a fermé depuis une année après le décès de son propriétai­re. La sécurité de toute cette région, où sont commises aussi des atteintes sur le foncier, maritime notamment, dépend de la brigade de gendarmeri­e de Naciria, dans la ville de Béjaïa. «Un projet d’installati­on d’une brigade est à l’étude», assure le conférenci­er.

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