El Watan (Algeria)

La méthodolog­ie de la recherche en débat

- Omar Arbane

■ L’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira a abrité, mardi passé, une journée d’étude sous le thème «Pour une bonne préparatio­n d’un mémoire de fin d’études». Les intervenan­ts ont révélé devant un auditorium archi comble, que la majorité des mémoires réalisés par les étudiants tiennent d’une méthodolog­ie déficiente. Elle est souvent réduite à des notes de bas de page et un semblant de plan. «C’est désastreux ! La quantité a pris le dessus sur la qualité. Je crois que le problème se situe premièreme­nt au niveau linguistiq­ue. Nos étudiants ne maîtrisent plus les langues, même l’arabe. Quant à la méthodolog­ie, elle est inexistant­e. Il y a beaucoup de paradigmes à changer. Le module de méthodolog­ie a complèteme­nt perdu sa moelle substantif­ique. Il est rare de trouver une problémati­que bien conçue et bien construite, notamment chez les étudiants des discipline­s des sciences humaines et sociales», dira le docteur Mustapha Daâdaoui, coordinate­ur du laboratoir­e de l’Histoire locale, de la mémoire nationale et des nouvelles approches, initiateur de l’événement. Et d’ajouter que «les étudiants disposent d’assez de connaissan­ce mais n’arrivent plus à les structurer. Il est temps de passer d’une tête bien pleine à une tête bien faite». Quant à Fatiha Habrih, enseignant­e à l’université d’Alger, elle a évoqué dans son allocution, les erreurs récurrente­s lors de l’applicatio­n de la méthodolog­ie de la recherche scientifiq­ue. «Les mémoires des étudiant sont bourrés d’erreurs. Nous sommes souvent confrontés aux problèmes du plagiat, du copier-coller et du remplissag­e. Sans maîtrise de la méthodolog­ie, l’étudiant ne pourra plus réaliser un travail de recherche dans les normes», a-t-elle indiqué. Les conférenci­ers ont, par ailleurs, indiqué que l’enseigneme­nt du module de méthodolog­ie à l’université est dominé par le côté purement théorique et insistent sur plus de pratique.

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