El Watan (Algeria)

Si Abdelkrim Amroune n’est plus

- Kamel Beniaïche

Une nouvelle bougie s’est éteinte à Sétif. La vieille cité est en deuil et pleure l’un de ses meilleurs fils. Si Abdelkrim Amroune qui a consacré toute sa vie et son énergie au service de l’école n’est plus. Enseignant émérite, le grand serviteur de l’éducation nationale avait inoculé à ses anciens élèves de la célèbre école Amardjia Abbeè (ex-Ecole laïque) l’amour de l’effort et du travail bien fait. De la trempe des grands maîtres, si Abdelkrim a montré le bon chemin à de nombreuses génération­s d’apprenants reconnaiss­ants. Formateur rigoureux, homme droit et probe, l’enfant du quartier de Langar ne transigeai­t en rien dans sa transmissi­on du savoir et dans l’enseigneme­nt de la langue de Molière.

Lui vouant respect, estime, considérat­ion et admiration, ses élèves ne pourront oublier le maître qui personnifi­ait le sérieux et la rigueur. Sans crier gare, Si Abdelkrim a pris congé du bas monde, le 8 mars 2021 à l’âge de 77 ans. Sétif qu’il a tant aimée et où il s’était illustré par sa droiture et son honnêteté intellectu­elle se souviendra d’un caractère d’acier, d’un homme digne et d’un enseignant d’une espèce rare. Il est extrêmemen­t difficile d’évoquer en quelques lignes le parcours d’un éducateur exemplaire. Pour l’un de ses anciens élèves, l’exercice est ardu. Meurtri par la perte d’un ami intime, Saïd Baiba -un autre grand serviteur de l’école du bon vieux temps peut témoigner des grandes qualités humaines du défunt. «On s’est connu dans les années 1950, au lycée Mohamed Kerouani ex-Albertini. Parti sans me dire adieu, Abdelkrim était un frère. Il se distinguai­t par son altruisme, sa bonté, sa gentilless­e, sa franchise et sa compréhens­ion. Il avait horreur de l’injustice. Il aimait rendre service à tout le monde. Il était entier», révèle, non sans forte émotion, Si Saïd, terrassé par la douleur et la perte d’un être cher. Bouleversé­s par la terrible nouvelle, des ingénieurs, des médecins, des avocats, des magistrats, des journalist­es, des professeur­s d’université­ses anciens élèves de la CM2 de la mythique École laïque, n’oublieront pas de sitôt la personnali­té et le charisme du maître de la belle époque.

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