Le boycott de produits israéliens à nouveau devant un tribunal français
La directrice de publication du site Europalestine est assignée aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Lyon par l’entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne. Olivia Zemor comparaît pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre «Teva, on n’en veut pas», de l’action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville. La société Teva Santé, implantée en France, dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques. Vêtus de sweats verts sur lesquels on pouvait lire «Free Palestine» et «Boycott Israël», des activistes incitaient les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par la société Teva. L’action s’inscrivait dans le mouvement BDS («boycott, désinvestissement et sanctions»), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël, visant à obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens. «Teva n’est pas impliqué dans un conflit géopolitique, ethnique ou religieux, et ces actions gênent son activité économique», commente Me Frédéric Jeannin, avocat de la société pharmaceutique. L’affaire, qui aurait initialement dû être jugée lors du premier confinement, arrive au tribunal après qu’en juin 2020, un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France dans une affaire similaire (des militants s’étaient infiltrés dans un supermarché d’Alsace pour y appeler au boycott de produits israéliens).