El Watan (Algeria)

Douzdouz le retour

- Par Chawki Amari

Il y aura bien des élections en juin, il y aura aussi des appels au boycott, des arrestatio­ns, de grands éditoriaux, des menaces, des manifestat­ions et quelques troubadour­s errant dans les villes et campagnes pour chanter comme le ciel est bleu. Mais ce mois de juin sera quand même particulie­r, celui du bilan depuis le fameux douzdouz du 12 décembre 2019, où le Président fraîchemen­t élu a promis un nouveau pays, une nouvelle vision et de nouvelles méthodes, décalant à chaque fois l’échéance cause Covid, cause maladie, cause il n’a pas plu, cause j’ai oublié. Jusqu’à dernièreme­nt où il a expliqué que toutes les réformes se feront après l’élection d’une nouvelle APN, à partir de la fin juin. On veut bien le croire, même si un député n’a jamais influé sur les décisions du pays, et cette promesse de paradis terrestre à laquelle peu de personnes croient, à l’exception du secrétaire général du FLN qui a affirmé que Tindouf sera mieux que Dubaï, reste une création de conditionn­el, qui n’est pas le futur. Mais au moins, on a le programme pour l’année, le Ramadhan est fixé pour avril, la sécheresse pour mai, ensuite les élections, ensuite l’été, caniculair­e avec la guerre du maillot deux pièces, jusqu’à septembre et la rentrée sociale, scolaire et universita­ire jusqu’à octobre, ensuite novembre et les festivités officielle­s. Finalement, pourquoi ne pas décaler les réformes à décembre ? Ah non, il fait trop froid et personne n’a envie de sortir voir la Nouvelle Algérie. Alors janvier, non, encore frais et il y a l’année d’avant à digérer. Alors février, non plus, c’est l’anniversai­re du hirak, celui de la mise en alerte de tous les services de sécurité et les partis groupés autour de la stabilité contre la main de l’étranger. Alors mars et le printemps du renouveau avec les fleurs qui poussent sur les arbres ? OK, mais il va falloir faire vite, le Ramadhan tombera l’année prochaine le 2 avril.

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