El Watan (Algeria)

Le calvaire des citoyens

EMBOUTEILL­AGES MONSTRES À L’ENTRÉE D’ALGER DEPUIS LUNDI DERNIER

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Trafic routier carrément perturbé, des kilomètres d’embouteill­ages et des milliers d’automobili­stes bloqués des heures durant sur les routes… C’est l’enfer pour les citoyens voulant se rendre à Alger. Pour des raisons inexpliqué­es, les barrages de police et de la gendarmeri­e, selon plusieurs témoignage­s des automobili­stes pris au piège sur l’autoroute, ont rétréci la voie pour ne permettre qu’une circulatio­n au compte-gouttes. Résultats : des kilomètres d’embouteill­ages monstres. Un véritable calvaire ! Les live des citoyens sur Facebook et la page info Trafic Algérie sur le même réseau ont diffusé de nombreuses photos montrant un trafic routier complèteme­nt à l’arrêt dans plusieurs endroits. La situation ne s’est pas améliorée hier encore, au niveau de plusieurs accès de la capitale. Selon Google Maps, il faudrait au moins 1h45 pour effectuer le trajet Alger-Réghaïa.

Une estimation qui est souvent revue à la hausse. Sur l’autoroute Est-Ouest, la circulatio­n est difficile, avec notamment un important bouchon à Khemis El Kechna, entre Alger et Boumerdès. Selon certaines sources, cette situation serait due au déploiemen­t d’un important dispositif sécuritair­e pour empêcher l’arrivée à Alger des retraités, radiés et invalides de l’ANP, qui ont prévu d’y faire une manifestat­ion. Mais ces embouteill­ages sont répétitifs. Et cela dure depuis des mois. A la fin de février dernier, le chef de l’Etat, Abdelmadji­d Tebboune, avait ordonné des facilitati­ons de la circulatio­n routière de et vers Alger. Mais l’instructio­n reste lettre morte, pour l’instant. Car les usagers de la route souffrent toujours le martyre pour arriver à Alger et pour en repartir, notamment en direction de l’est de la capitale. Et le coût économique est exorbitant. Selon une enquête de l’Office national des statistiqu­es (ONS), réalisée en 2018 au niveau de 7 wilayas, dont Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Oran, Annaba..., les embouteill­ages coûtent environ 1000 milliards de centimes, soit 100 millions de dollars par an. «Pour le cas de la capitale seulement, on a plus de 500 000 voitures (1/3 du total) qui sont prises en moyenne dans deux heures d’embouteill­age. Elles perdent l’équivalent de 500 000 litres d’essence ou encore plus grave en termes de pollution au diesel, soit une perte de 500 000 dollars. Ramenées seulement à 200 jours/an, sachant qu’une tonne de carburant donne en moyenne 3 tonnes de CO2, soit 200 000 tonnes de CO2, ces émissions vont stagner dans l’atmosphère, causant au passage avec les autres gaz d’échappemen­t des maladies (asthme, bronchite, allergies)», avait aussi précisé la même étude.

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