El Watan (Algeria)

L’union locale dénonce les interféren­ces d’Imetal

- M.-F. Gaidi

Ala veille d’une éventuelle réunion du CPE qui pourrait aboutir à la libération de l’enveloppe de la deuxième phase du plan de développem­ent du complexe Sider El Hadjar, estimée à 46,5 milliards de dinars, les appétits s’aiguisent.

En effet, le complexe est devenu une véritable arène où se déroule un combat entre le syndicat de l’entreprise Sider El Hadjar, soutenu sans réserve par le PDG d’Imetal, et l’union locale, qui le bloque. Dans un communiqué rendu public hier, le secrétaire général local de l’UGTA, Kamel Fritah, a dénoncé, sans réserve, ce qu’il qualifie d’agissement­s du PDG d’Imetal contre la stabilité de l’usine. «J’ai le regret de vous révéler que deux membres du syndicat de Sider El Hadjar se sont réunis clandestin­ement avec le PDG ‘ Imetal dans un hôtel classé à Annaba (preuves à l’appui). On aurait aimé que cette réunion soit pour l’insertion des contractue­ls CTA et CDD, au contraire, c’était pour pousser le jeune et compétent DG de l’entreprise, Réda Belhadj, à la démission», lit-on dans ce document signé par Kamel Fritah.

Ce dernier, qui s’est érigé contre ce qu’il a qualifié de «complot» contre la stabilité de l’usine et le front social, ne savait pas que cette action était «unilatéral­e». Elle a été engagée sans que les membres du bureau du syndicat de l’usine n’en soient informés.

«L’union de wilaya s’interroge, alors, sur son opportunit­é. Elle devait pourtant être au service des intérêts des travailleu­rs au lieu de maintenir un statut qui fait que le complexe soit géré par des retraités. Parallèlem­ent, de jeunes cadres compétents sont marginalis­és au sein même du complexe. Pis, le seul parmi les dirigeants, en l’occurrence Réda Belhadj, le PDG d’Imetal veut l’écarter», s’insurge le SG de l’union de wilaya, qui a promis des mesures disciplina­ires contre les syndicalis­tes «fauteurs de troubles».

Ce communiqué, qui se veut une précision pour éclairer la lanterne de pas moins 6200 sidérurgis­tes, vient au lendemain d’un autre, émis par le syndicat de l’entreprise, à l’issue d’un rassemblem­ent de travailleu­rs non autorisé, selon l’union de wilaya. Jeudi dernier, plus de 20 unités ont été mises à l’arrêt pour la circonstan­ce.

Ce meeting a été l’occasion pour les deux syndicalis­tes mis en cause par leur tutelle, l’union de wilaya, de tirer à boulets rouges sur cette dernière, en préférant travailler directemen­t avec la centrale syndicale. Pour parer à toutes les éventualit­és, la wali de Annaba a instruit les dirigeants de Sider El Hadjar de contenir ce rassemblem­ent au sein de l’usine. Cette situation interpelle le nouveau ministre, Mohamed Bacha, à prendre des mesures urgentes à l’effet d’assainir la situation du complexe de Sider El Hadjar et surtout lui redonner une seconde vie. Sider El Hadjar représente de gros intérêts pour certains. L’importatio­n du coke, dont la cargaison de 50 000 tonnes, qui couvre à peine 40 jours d’autonomie, vaut deux milliards de dinars, en est un.

L’actuel directeur général, Réda Belhadj, a déjà rejeté un bon de commandes de coke, déposé directemen­t sur son bureau, sans passer par la procédure légale. N’est-ce pas là une explicatio­n aux nombreux échecs qui n’ont jamais permis à Sider El Hadjar de décoller, à l’image de Tosyali, devenu, à la faveur du sérieux de ses dirigeants, le premier exportateu­r du pays ?

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