Massar Al Jadid fi Nida El Watan
Le régime déteste deux choses, quand le prix des hydrocarbures baisse sur le marché international et quand il ne sait pas qui va gagner les élections qu’il organise. Pour le premier, il n’y a pas grand-chose à faire, l’ère de l’OPEP toute puissante est hélas révolue et les acteurs du marché sont trop nombreux, l’Algérie n’étant aujourd’hui qu’au 16e rang des producteurs avec 1,4% de l’offre mondiale. Pour le second problème, c’est un peu plus facile, pour le résoudre, il suffit simplement d’avoir la réponse juste avant de poser la question. Pour les élections de juin, où l’Algérie et le hirak seront en même temps acteurs et sujets, quelle est donc la bonne attitude ? Alors que les partis mangetout se sont déjà mis au garde-à-vous, les partis de l’opposition, notamment le PT de Louisa Hanoune, qui s’est déjà prononcé pour sa non-participation au scrutin, ont pointé du doigt la clinique d’accouchement officielle, avec ces deux mouvances nées du néant, Nida El Watan et Massar Al Jadid, cadres sans cadre mais avec un discret parfum de luxe destiné à attirer. Vont-ils pomper l’argent public pour gagner les élections et profiter des moyens de l’Etat pour faire campagne tout en passant en boucle à la télévision pour expliquer qu’ils sont la meilleure solution, alors que le hirak n’a jamais demandé d’élections législatives ? L’exercice est périlleux au moment où un bon nombre d’anciens ministres et oligarques sont en prison, entre autres, pour financement illégal de campagne électorale, comment les autorités vont-elles justifier la distribution géante de cachir ? Justement, de tous les gros entrepreneurs en prison, les fabricants de cachir, même les plus célèbres, n’ont jamais été inquiétés. Ce qui est dû au produit lui-même, des restes de viandes et de graisses pas vraiment nobles avec lesquels on peut fabriquer du cachir sur des longueurs infinies. Surtout, il se découpe aux tranches de l’épaisseur que l’on souhaite pour doser la quantité alimentaire que l’on décide.