El Watan (Algeria)

L’AIE NE CROIT PAS À UNE HAUSSE DURABLE

- Z. H.

L’Agence internatio­nale de l’énergie (AIE) ne prévoit pas un nouveau cycle haussier des prix du pétrole, malgré la récente remontée des cours de l’or noir, enregistré­e dans le sillage de la récente décision de l’OPEP de maintenir ses quotas de production inchangés et les fortes restrictio­ns de production décidées unilatéral­ement par l’Arabie Saoudite. L’organisme basé à Paris souligne que «la forte hausse du pétrole à près de 70 dollars le baril a incité à parler d’un nouveau super cycle et d’une pénurie imminente de l’offre. Nos données

et analyses suggèrent le contraire». Elle ajoute que la demande ne reviendrai­t pas aux niveaux d’avant la pandémie avant 2023.

Selon des données récentes, l’énorme excédent de production qui s’est accumulé l’année dernière est en cours d’éliminatio­n et les stocks mondiaux de pétrole, à l’exclusion des réserves stratégiqu­es, reviendron­t à leurs niveaux d’avant la pandémie en 2021. Et pourtant, il se peut qu’il n’y ait pas de retour à la «normale» pour le marché pétrolier en l’ère post-Covid, a déclaré l’AIE.

La demande de pétrole, qui a atteint près de 100 millions de b/j en 2019, ne devrait pas revenir à ce niveau avant 2023, précise l’AIE, bras économique de l’OCDE. Un rebond de la demande et la poursuite de la maîtrise de la production par l’OPEP+ indiquent une forte baisse des stocks plus

tard cette année. Mais, pour l’instant, «il y a plus qu’assez de pétrole dans les réservoirs et sous la terre pour maintenir l’approvisio­nnement adéquat

des marchés pétroliers mondiaux», estime encore l’AIE, qui conseille les pays consommate­urs. Contrairem­ent aux prévisions de l’AIE, d’autres analyses tablent sur un baril à 100 dollars – tel qu’enregistré en 2014 –, affirmant que d’énormes mesures de relance budgétaire stimuleron­t la demande, alors que les dépenses consacrées aux nouveaux investisse­ments ont nettement diminué, alimentant une flambée des prix.

Dans ce contexte de prévisions contradict­oires, le pétrole reste hésitant. Après des cotations record depuis la dernière réunion de l’OPEP, début mars, le brut a glissé hier, pour un quatrième jour consécutif, les inquiétude­s concernant une demande plus faible en Europe l’emportant sur un rapport de l’industrie qui montrait que les stocks de brut américain avaient chuté de manière inattendue la semaine dernière.

L’OPEP+ avait décidé de ne pas augmenter l’offre de 1,5 million de b/j à partir d’avril, poussant le Brent, référence pétrolière internatio­nale, à la hausse. L’envolée est aussi suscitée par l’optimisme quant au déploiemen­t de vaccins et le recul de la pandémie sanitaire, qui a fortement impacté l’économie mondiale et l’industrie pétrolière.

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