El Watan (Algeria)

Plusieurs centaines d’Oranais au rendez-vous

- Akram El Kébir

Hier, ils étaient plusieurs centaines d’Oranais à battre le pavé dans les rues du centre-ville pour marquer le 109e vendredi du hirak. Si hier, la foule de marcheurs était plus ou moins dégarnie (ils étaient en tout un millier), de l’avis de plusieurs observateu­rs rencontrés sur place, des dizaines de nouveaux manifestan­ts étaient venus grossir les rangs de la protestati­on hebdomadai­re, notamment les plus jeunes. C’est donc en reprenant les slogans coutumiers du hirak que les manifestan­ts ont débuté leur marche. Le président de la République et son gouverneme­nt, les généraux, les services de sécurité, tous ont été la cible des slogans des marcheurs. «Klitou lebled ya serrakine w mazalkoum tam3ine ya ji3anine !» (Vous avez pillé le pays bande de voleurs et vous ne vous êtes pas encore rassasiés, bande d’affamés), faisait partie des nouveaux slogans scandés hier. Sur les pancartes, nous pouvions lire, entre autres : «La puissance du hirak réside dans sa diversité. La li tekhwine. El wihda fi ettanaouw3», tenue par un jeune manifestan­t. Le point de départ de la marche, comme de coutume, était la place du 1er Novembre, pour se diriger ensuite vers le boulevard Emir Abdelkader, puis la rue Larbi Ben M’hidi, la place des Victoires, Miramar et enfin le lycée Lotfi. Là-bas, plus précisémen­t au niveau de la trémie, un cordon policier s’était formé, signifiant aux marcheurs qu’il leur était impossible de poursuivre leur marche jusqu’au siège de la wilaya. Ces derniers, après avoir protesté longuement par des slogans hostiles à la police, ont dû, par dépit, rebrousser chemin pour revenir au point de départ en passant par le front de mer. Ceci dit, au niveau du square Port Saïd, une cinquantai­ne de jeunes manifestan­ts, voyant que la ruelle menant vers la rue du marché Michelet (donc le centre-ville) n’était pas obstruée par un dispositif policier en ont profité pour s’y rendre et ont appelé les autres à faire de même. «Puisqu’ils ne nous laissent pas monter vers la wilaya, on regagne le centre-ville», ont crié certains. Mais un cordon policier s’est aussitôt formé pour les en empêcher. Une rue plus loin, à l’intersecti­on entre le front de mer et le boulevard Tripoli, même tentative de la part d’autres jeunes marcheurs, mais beaucoup moins nombreux. «Il ne faut pas les suivre, on a un itinéraire qui est clair, on n’a qu’à s’y tenir», criera un vieux retraité. Il était à 16h30 à ce moment et la pluie commençait à tomber, ce qui a contraint certains marcheurs à regagner leurs pénates, tandis que d’autres, se voulant plus téméraires, ont continué à marcher jusqu’à la place du 1er Novembre.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria