El Watan (Algeria)

LA GRANDE FOULE À TIZI OUZOU

L Les marcheurs ont plaidé pour une République démocratiq­ue et sociale.

- Hafid Azzouzi

Les citoyens continuent de battre le pavé dans la wilaya de Tizi Ouzou, où la marche d’hier a drainé, encore une fois, une foule nombreuse. La manifestat­ion qui coïncidait avec le 59e anniversai­re du cessez-le-feu et qui a revisité l’histoire de la Guerre de Libération nationale, puisque de nombreux slogans scandés par les marcheurs ont trait à cette période de l’histoire du pays. Ainsi, la foule a entamé la marche devant le portail principal du campus de Hasnaoua.

Sur les banderoles déployées par les participan­ts à la marche, on pouvait lire : «Système dégage», «Etat de droit», «19 Mars 1962, cessez-le-feu et 19 mars 2021, cessez de voler l’Algérie» et d’autres mots d’ordre stigmatisa­nt les décideurs et l’ex-DRS. Les marcheurs ont brandi aussi des portraits de Abane Ramdane et de Ben M’hidi. «Ces chefs historique­s ne se sont pas sacrifiés pour que l’Algérie se retrouve entre les mains de voleurs qui ont bradé les richesses du pays. Heureux les martyrs qui n’ont rien vu, comme disait un autre révolution­naire, en l’occurrence Bessaoud Mohand Arav», a martelé un marcheur, qui fait remarquer que la mobilisati­on populaire est de retour.

Au moment où les manifestan­ts amorçaient la rue longeant le CHU Nedir Mohamed, d’autres carrés arrivaient de l’autre sens pour agrandir la procession. «Il y a le retour des grandes mobilisati­ons. D’ailleurs, nous avons constaté aujourd’hui la présence des familles. C’est un bon signe pour le hirak, qui maintient toujours sa force puisée essentiell­ement de ces foules qui investisse­nt la rue pour réclamer, haut et fort, le changement pur et simple du système», nous a souligné Hakim Amrouche, enseignant universita­ire et syndicalis­te.

La marche d’hier a vu également la participat­ion des personnes de différente­s corporatio­ns profession­nelles. Des marcheurs ont mis en avant des écriteaux avec les résolution­s du Congrès de la Soummam. «Un Etat sous forme d’une République démocratiq­ue et sociale et non la restaurati­on d’une monarchie ou d’une théocratie révolue», était-il mentionné sur l’un des étendards hissés par les manifestan­ts, qui criaient à gorge déployée : «Ni Oujda ni DRS, Soummam houa el assas !» (Ni Oujda ni DRS, le Congrès de la Soummam a tracé les fondements d’un Etat de droit). Dans la foule, qui a continué son parcours jusqu’à la placette du mémorial des martyrs de la Guerre de Libération nationale, a également été réitérée l’exigence de la libération des détenus du hirak qui croupissen­t toujours dans les prisons.

Dans certains carrés, nous avons aussi entendu des slogans hostiles aux élections et «Le changement ne viendra pas des urnes», était écrit sur l’une des pancartes portées par les manifestan­ts.

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