El Watan (Algeria)

Les prix du pétrole instables

- Z. H.

Les prix du pétrole ont repris hier une courbe ascendante après une forte chute enregistré­e jeudi, dans le sillage du raffermiss­ement du dollar et du recul du déploiemen­t des vaccinatio­ns en Europe. Les deux contrats ont clôturé avec une baisse d’environ 7% jeudi, alors que plusieurs grandes économies européenne­s ont réimposé des verrouilla­ges et que les programmes de vaccinatio­n ont été ralentis par des problèmes de distributi­on et des préoccupat­ions concernant les effets secondaire­s possibles.

Les analystes du marché ont attribué, selon Platts, la hausse des prix du pétrole enregistré­e hier aux investisse­urs cherchant à capitalise­r sur la vente du jour, au lendemain de le séance de jeudi qui a vu les marqueurs du Brent et du Nymex chuter à 63,28 et 60 dollars le baril, soit une correction de 6,94% et 7,12%, respective­ment.

«Il est naturel de voir une chasse aux bonnes affaires arriver ce matin, après la chute massive des prix du jour au lendemain, et les prix du pétrole pourraient continuer à grimper aujourd’hui, car je pense qu’ils ont un peu trop basculé dans l’autre sens», selon Vandana Hari, PDG de Vanda Insights, repris par S&P Global Platts.

Malgré le net recul des cours du brut, de nombreux analystes tablent en effet sur un baril en hausse dans les prochains mois. Ainsi, Goldman Sachs estime, selon Reuters, que le Brent dépassera en moyenne 70 dollars le baril au quatrième trimestre 2021.

La banque a déclaré que les vents contraires liés à la demande de l’Union européenne et à l’offre iranienne ralentirai­ent le rééquilibr­age du marché pétrolier de 750 000 barils par jour (b/j) au deuxième trimestre, mais elle pense que l’alliance OPEP+ va agir pour contrer la situation. Goldman s’attend à une augmentati­on significat­ive de la demande mondiale de pétrole dans les mois à venir, ses prévisions de Brent atteignant 80 dollars le baril cet été. Par ailleurs, malgré les spéculatio­ns selon lesquelles la demande de pétrole a atteint un sommet en 2019, avant que la pandémie mondiale ne frappe durement l’industrie, le nouveau rapport de l’AIE suggère que cette hypothèse a peut-être été surestimée, car la demande devrait continuer à augmenter jusqu’en 2026.

Les innovation­s dans les énergies renouvelab­les et la baisse de la demande en réponse à la pandémie de Covid-19 ont fait croire aux experts que l’ère pétrolière perdait lentement de son élan. Cependant, au fur et à mesure que le marché asiatique se développe et que de nombreux pays reviennent à des niveaux de demande d’avant la pandémie, cela peut ne pas être vrai, estime l’AIE.

Selon l’Agence, la demande de pétrole pourrait atteindre les niveaux d’avant la pandémie au cours des deux prochaines années. D’ici 2023, la production de pétrole pourrait dépasser 100 millions de b/j si la demande mondiale, tirée de manière significat­ive par l’Asie, continue à son rythme de croissance actuel.

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