Un centre psychopédagogique en perspective
La création d’un centre psychopédagogique, un rêve fantasmé par l’association ECHO des handicapés de Tazmalt, est en passe d’épouser des contours concrets. «Nous remplissons toutes les conditions pour ériger notre siège en centre psychopédagogique. Nous avons transmis un dossier complet à la direction de l’action sociale. La procédure est en phase terminale», a déclaré Sofiane Achour, le président de l’association. Ce projet, qui pouvait paraître de prime abord comme un pari insensé, est à la mesure des espoirs fondés sur la solidarité et l’action caritative désintéressée. «Ce nouveau statut tant attendu nous donnera le droit à la prise en charge de la rémunération de notre personnel. C’est une charge pesante qui nous donne du fil à retordre, surtout après le départ d’une orthophoniste, d’une enseignante et d’un agent d’administration, suite à leur intégration dans la Fonction publique», fait remarquer M. Achour, en préconisant une solution alternative. «Ces fonctionnaires peuvent faire l’objet d’un détachement, pour rester au service des handicapés», dira-t-il. Mais qu’à cela ne tienne, dès lors que ce problème est voué à un règlement proche. Pleinement investis dans la cause des handicapés, dont ils font un sacerdoce, les animateurs d’ECHO, qui regroupe quelque 300 adhérents, entre déficients moteurs, polyhandicapés et quelques trisomiques, veillent sur la prise en charge pluridisciplinaire de 80 enfants, âgés de 8 à 18 ans. Activité pédagogique et ateliers thérapeutiques sont dispensés au quotidien. On y assure en parallèle des consultations périodiques en psychologie clinique et en orthophonie.
Au volet infrastructurel, les responsables de l’association se préparent à ouvrir un réfectoire, dont la réalisation est prise en charge in extenso par de généreux donateurs, lesquels ont mis la main, qui à la poche, qui à la pâte. «La mise en service interviendra à l’occasion de la Journée nationale des handicapés célébrée la 14 mars», a confié le président d’ECHO. Pour l’heure, la marmite débite la nourriture dans un espace cuisine grand comme un mouchoir de poche. «Nous avons aussi engagé une opération de construction en extension de 4 salles de classe. Le chantier est à près de 40% d’avancement. Notre but est de désengorger nos groupes pédagogiques en bute à un sureffectif», a indiqué notre interlocuteur. Comme les appels d’ECHO ont toujours eu des retours d’écoute favorables, on est résolument optimistes quant à la concrétisation de ces projets dans les meilleurs délais. Un objectif vers lequel toutes les bonnes volontés sont invitées à contribuer. «Toutes les aides, de quelque nature qu’elles soient, sont les bienvenues. Nous réitérons notre appel en direction des bienfaiteurs pour nous aider à achever les projets en cours et à nous doter d’un moyen de transport pour nos enfants», a lancé le président d’ECHO. L’unique point noir pour ces enfants diminués par le handicap reste la perspective de leur insertion professionnelle, une fois la majorité acquise. Une trajectoire improbable et une issue tout aussi hypothétique, même pour ceux d’entre eux qui excellent au-delà de toutes les espérances et qui sont maintenus dans une posture d’éternels assistés. «Ces enfants ne demandent rien de plus que leurs droits consacrés. C’est cruel et, à la limite inhumain, que les handicapés soient victimes de discrimination, même quand ils affichent des facultés et des compétences hors du commun», récuse le président d’ECHO.
Le gros défi est là : déconstruire les préjugés et balayer les idées reçues pour permettre à ces enfants de voler de leurs propres ailes.