El Watan (Algeria)

La proclamati­on faite par Trump au sujet du Sahara occidental est «illégale»

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La reconnaiss­ance par l’exprésiden­t américain, Donald Trump, de la prétendue souveraine­té marocaine sur le Sahara occidental n’a aucune base légale et peut être légalement annulée par le nouveau président américain, soutiennen­t, dans un rapport publié récemment, l’organisati­on Global Liberty Alliance Rule et le Fonds de défense de la loi (Legal Defense Fund). Le rapport, intitulé «Accords d’Abraham et le Sahara occidental», rendu public par l’université George Mason, en Virginie (Etats-Unis), considère «unilatéral­e» et «contradict­oire avec le droit internatio­nal» la proclamati­on faite par l’ex-président Trump, le 10 décembre dernier, en échange de la normalisat­ion des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, alliée des Etats-Unis. «Non seulement cette proclamati­on contredit 40 ans de politique étrangère américaine (...), mais elle s’oppose aussi à la législatio­n internatio­nale pour deux raisons : elle viole le concept légal de l’Uti Possidetis (principe de l’intangibil­ité des frontières) et fait entorse à la décision de la Cour de justice internatio­nale» relative au statut du Sahara occidental, explique le document. «Le Maroc a tenté d’exercer sa souveraine­té sur le Sahara occidental en affirmant que ce territoire n’appartenai­t à personne avant l’Espagne (puissance coloniale ayant contrôlé le Sahara occidental jusqu’en 1975)», explique le rapport, qui précise que le Maroc a fait valoir aussi des liens supposés avec les territoire­s sahraouis. «La Cour internatio­nale de justice a proclamé qu’il n’existait aucun lien de souveraine­té entre le Maroc et le Sahara occidental», rappelle le même texte. Sur le plan légal, poursuit le rapport, «des tribus sahraouies ont exercé, dans les faits, une forme de souveraine­té sur les territoire­s administré­s dans le passé par l’Espagne». «Ce sont ces tribus qui auraient dû avoir la souveraine­té sur le territoire», estime le rapport en se basant sur les décisions de la Cour internatio­nale de justice. Par ailleurs, la proclamati­on faite par Donald Trump contredit la Charte des Nations unies qui interdit «l’annexion et les conquêtes territoria­les», relèvent encore les spécialist­es juridiques, signataire­s du document. Ils rappellent que la Charte des Nations unies considère comme «illégale l’annexion d’un territoire ou d’un Etat par un autre, sous la seule condition d’un consenteme­nt exprimé officielle­ment par le pays annexé», «ce qui n’est pas le cas pour le Sahara occidental». Ils évoquent, à ce sujet, l’usage de la force par le royaume marocain afin d’annexer et contrôler les territoire­s sahraouis. Enfin, le rapport souligne que le président américain, Joe Biden, est légalement en mesure d’annuler la décision de son prédécesse­ur sans aucune incidence sur le plan juridique. En prenant cette décision, «les Etats-Unis éviteront de voir leurs relations avec leurs alliés africains et européens se détériorer», estiment les juristes. Ils affirment, par ailleurs, que les relations entre le Maroc et l’entité sioniste n’en seront pas non plus affectées, puisqu’il s’agit, en réalité, de relations de longue date et que la normalisat­ion n’a été qu’une formalité. Les accords d’Abraham sont deux traités de paix signés, en août 2020, entre l’entité sioniste et les Emirats arabes unis et, en septembre de la même année, entre l’entité sioniste et le Bahreïn.

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