Pour en finir avec les séismes
C’est très simple et les sismologues de même que les géophysiciens n’y ont pourtant pas pensé. Il suffit d’arrêter les cabarets, les femmes, l’alcool, les cheveux, les vols, les jupes, les crimes, les financements occultes des campagnes électorales, la drogue, le montage d’automobile, les octrois d’indus avantages, les marchés de gré à gré, les barrages, la corruption, les mensonges et les attributions de terrains de plus d’un mètre carré. Ensuite, interdire la mixité, les pesticides, la musique, les promesses électorales, les coups de téléphone après 20h, la fraude, les chaussures à talon, les médicaments, la gynécologie, les armes blanches, l’amour, la noix de muscade et les rassemblements de plus d’une personne. Après, tuer les chiens, les sangliers et les cadavres, instaurer des trottoirs pour les femmes et des trottoirs pour les hommes, des veillées funèbres obligatoires à partir de 21h, le voile obligatoire pour les femmes et les hommes, transformer toutes les rues en sens interdit, les hôpitaux en mosquées et les écoles en centres de méditation. Octroyer des logements gratuits à tous ceux qui s’engagent à ne plus sortir de chez eux 24 heures sur 24, sauf le vendredi et installer sur toutes les places publiques des tentes géantes.
Puis, une fois que tout sera arrêté, ne plus bouger, chacun à sa place, debout ou assis, prier, ne pas aller travailler, ne rien construire, ne plus respirer et ne rien faire jusqu’à ce que les mouvements tectoniques qui sculptent la planète et définissent continents et océans, montagnes, vallées, prairies et rivières s’arrêtent d’eux-mêmes par désespoir. Ce jour-là, une fois que la Terre sera morte, elle arrêtera définitivement de bouger et avec un peu de chance peut-être même de tourner. Il n’y aura plus ni est ni ouest, ni jour ni nuit, ni saisons ni lendemains. C’est probablement le seul avantage de la démarche, il n’y aura pas d’élections le 12 juin prochain, car il n’y aura plus ni de douze ni de juin.