Ould Kaddour en attente d’extradition vers l’Algérie
● Quelques mois seulement après le mandat d’arrêt international lancé contre lui, l’ancien patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été arrêté samedi à l’aéroport de Dubaï, aux Emirats arabes unis (EAU), par où il a transité pour rejoindre Oman. Placé en détention, il devra passer incessamment devant un juge qui décidera de son extradition ou pas.
Alors que les autorités algériennes gardent un silence total sur son arrestation samedi à l’aéroport de Dubaï, aux Emirats arabes unis (EAU), l’ancien patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, devra passer dans les jours à venir devant un juge pour statuer sur son extradition ou non vers l’Algérie. En prenant son vol de Paris en direction d’Oman, Ould Kaddour ne se doutait certainement pas qu’en transitant par Dubaï, la capitale émiratie, où il détient avec son fils des biens mais a aussi des relations assez solides avec d’importantes personnalités de cette monarchie considérée comme un paradis fiscal, son sort allait être scellé, surtout depuis que le pôle pénal financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a décerné un mandat d’arrêt international à son encontre il y a quelques mois, dans le cadre de l’enquête sur le rachat de la vétuste raffinerie Augusta, en Italie, dont il était l’initiateur et le négociateur. Il faut dire que la procédure pourrait durer au moins deux à trois semaines avant que la décision de la justice émiratie ne soit prise. Si l’on se réfère à la convention relative «à la coopération judiciaire, aux notifications, aux commissions rogatoires, à l’exécution des jugements et à l’extradition», ratifiée le 23 octobre 2003, par les deux Etats, la demande d’extradition doit se faire par le ministre de la Justice, et par écrit à son homologue émirati, dans un délai de 30 jours qui suivent l’arrestation. A l’exception des auteurs d’infractions politiques ou connexes, est soumis à l’extradition tout individu poursuivi ou condamné par les autorités judiciaires. L’Etat requérant (l’Algérie) peut demander l’arrestation de la personne faisant l’objet d’une demande d’extradition, jusqu’à la réception de cette demande et les documents y afférents. Si dans un délai de 30 jours (de la date de la demande d’extradition), ces documents ne sont pas reçus par le pays requis (Emirats), ce dernier ordonne la mise en liberté de la personne à extrader. Cela n’empêche pas une autre arrestation et une autre demande d’extradition, lit-on dans la convention. Des sources sûres affirment que les autorités algériennes «ont mis le paquet pour obtenir l’extradition» de l’ancien patron de Sonatrach, «surtout que le dossier de ce dernier a été bien ficelé par les magistrats du pôle financier. Son extradition est une question de temps». Il est cependant vraiment étrange qu’en dépit du mandat d’arrêt international dont il faisait l’objet, Ould Kaddour vivait tranquillement à Paris et multipliait les transactions immobilières, alors que la France et l’Algérie sont liées par une convention d’entraide judiciaire et d’extradition depuis des lustres.