Lueur d’espoir à Konna, ville martyrisée du centre du Mali
Un kilomètre à peine sépare la carcasse abandonnée d’un blindé de l’armée malienne du nouveau camp militaire flambant neuf de Konna, symbole pour les autorités d’une lueur d’espoir dans la guerre au Sahel et dans le centre du Mali. Comme les problèmes qui hantent Konna et le reste du centre du Mali depuis 2013, la carcasse est toujours là et des enfants jouent aux alentours. Une délégation gouvernementale emmenée samedi par son chef Moctar Ouane a voulu afficher de l’optimisme dans une ville devenue un symbole national, en inaugurant le nouveau port de pêche et visitant le nouveau camp militaire. Konna représente «la résistance au Mali», a estimé le gouverneur de la région Abass Dembélé, faisant référence à 2013 quand lui-même dirigeait des unités de l’armée à Konna, carrefour commercial et fluvial entraîné par surprise dans la guerre. Les jihadistes, qui tenaient plusieurs villes du Nord du pays (Tombouctou, Gao), descendaient vers le centre du Mali. Le 10 janvier 2013, ils ont pris Konna, dernière digue avant la principale ville du centre, Mopti. Dans la petite ville surplombée d’une mosquée jaune, ils se sont installés dans les bâtiments du port, à l’époque tout neuf et à peine inauguré. Le lendemain, sur demande de Bamako, la France entrait en guerre. Dans la foulée, le port de pêche comme d’autres bâtiments de la ville étaient bombardés. Huit ans plus tard, le Premier ministre estime que la réhabilitation du port «est une illustration de ce qui est engagé à Konna et qui se poursuivra», félicitant les populations pour leur «résilience». Mais si aujourd’hui la ville est «plutôt calme», selon un habitant, «dès que vous sortez ça ne l’est plus».