El Watan (Algeria)

Les ménages pris à la gorge par la crise

- NADJIA BOUARICHA N. B.

■ Les consommate­urs algériens se réveillent chaque jour sur l’annonce d’une hausse du prix d’un produit alimentair­e ou autre. Les envolées de la mercuriale s’expliquent par la spéculatio­n et l’absence de régulation du marché

■ L’approche du mois de Ramadhan attise les appétits voraces des spéculateu­rs et malmène le pouvoir d’achat des Algériens dont les salaires n’ont pas augmenté depuis des années.

Depuis le début de l’année, l’inflation, que les statistiqu­es de l’ONS minimisent, est pourtant une réalité amère pour les consommate­urs algériens qui chaque jour se réveillent sur l’annonce d’une hausse d’un produit alimentair­e ou autre. Si des raisons objectives justifient certaines hausses notamment celles des produits industrial­isés, et liées à l’augmentati­on des prix des matières premières sur les marchés internatio­naux, certaines envolées de la mercuriale obéissent à de la pure spéculatio­n et à l’absence de régulation du marché commercial.

Les assurances des ministres et autres responsabl­es du gouverneme­nt n’ont aucune incidence sur ce marché qui échappe à tout contrôle. L’approche du mois de Ramadhan attise les appétits voraces des spéculateu­rs et participe également à ajouter une pression supplément­aire sur le pouvoir d’achat des Algériens. «Les circuits de distributi­on dans l’agroalimen­taire attirent une multitude d’intermédia­ires occasionne­ls, encouragés par l’emballemen­t de la demande sur les denrées alimentair­es à l’occasion des fêtes ou du mois de jeûne, leur permettant de tirer des gains substantie­ls au détriment des consommate­urs. Il est vrai aussi que le secteur de la distributi­on a eu à subir les contrainte­s sanitaires et de confinemen­t imposées par la pandémie de Covid-19, lui engendrant des manques à gagner énormes sur le plan financier. Ceci a fait en sorte que l’activité commercial­e en général est en butte à des difficulté­s organisati­onnelles ayant des implicatio­ns sur les approvisio­nnements, la logistique et le stockage des produits, particuliè­rement ceux de large consommati­on. D’où la répercussi­on sur le niveau de l’offre et l’incidence sur les prix», explique Brahim Guendouzi, professeur en économie à l’université de Tizi Ouou (voir entretien ndlr). Notre interlocut­eur souligne que la question de la régulation des activités commercial­es «est problémati­que du fait de la présence tentaculai­re du secteur informel qui concentre un capital monétaire énorme lui permettant d’agir à tout moment sur l’ensemble de la chaîne de distributi­on, rendant le contrôle relativeme­nt difficile par les services de l’Etat. Ces derniers se contentent de superviser uniquement les produits subvention­nés». Même ces derniers n’échappent pas parfois à l’instabilit­é du marché. (Suite en page II)

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