Les citernes refont leur apparition dans la capitale
L’ALIMENTATION EN EAU RÉGULIÈREMENT PERTURBÉE
L’alimentation H24 en eau potable de la capitale n’est plus garantie, de nombreux habitants comptent remettre en service leurs anciennes citernes, jusque-là abandonnées. Au centre de la capitale ou dans la périphérie, des citoyens ne font plus confiance à la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (SEAAL). Certes, l’alimentation en H24 a été assurée pendant des années, mais ces derniers mois, la qualité du service s’est détériorée, suscitant doute et méfiance des clients. «Nous possédons des citernes installées sur la terrasse. Ces dernières années, nous n’avions pas jugé utile de les utiliser, l’eau est rarement coupée», nous dira un résident de bâtiment à Alger-Centre, ajoutant «que les perturbations sont devenues fréquentes et il est temps de revenir aux anciennes habitudes». Notre interlocuteur n’est pas le seul à vouloir stocker l’eau, en recourant à des citernes. Ceux qui hésitaient encore ont fini par se décider suite à la longue coupure annoncé à partir d’aujourd’hui, dans la majorité des communes de la première ville du pays. Outre les citernes installées sur les terrasses, bien d’autres ménages disposent de citernes de moindre volume à l’intérieur même des appartements. La plupart d’entre eux les ont débranchées ou n’ont pas jugé utile de les réparer suite à des pannes, puisque l’alimentation était permanente. «J’ai fait venir un plombier. Il m’a fait les branchements et les réparations nécessaires», nous dira un autre citoyen, indiquant posséder une petite citerne à la douche qu’il vient de nettoyer et de remettre en marche. Ceux qui s’en sont débarrassés, commencent déjà à le regretter. «L’AEP n’a pas posé pas de problèmes durant plusieurs années. Alors pour gagner un peu d’espace chez moi, j’ai jeté ma citerne. Mais là, je me vois obligé d’acheter une neuve et d’effectuer quelques aménagements pour l’installer», nous confie un autre citoyen, père de famille, qui dit souffrir le martyr à chaque coupure, d’autant qu’il est père de quatre enfants en bas âge.
L’OPTION CITERNE
Les habitants d’Alger sont nombreux à affirmer opter pour les citernes d’eau en plastique, dont le prix varie de 9000 à 25 000 DA. Les moins nantis comptent acheter quelques jerricans, «comme au bon vieux temps», ironise-t-on. Les citernes d’eau «alimentaire» sont d’ailleurs à la mode au niveau notamment des nouvelles cités, dotées par les résidents en ce matériel de stockage en raison des difficultés rencontrées à chaque coupure. «On ne peut pas habiter une tour et se trouver à court d’eau. Si les autorités sont dans l’incapacité d’assurer une alimentation régulière, il n’ont qu’à arrêter la construction d’immeubles de 10 ou 15 étages», s’indigne un résident d’une cité AADL, à la périphérie ouest de la capitale. Des citoyens étaient nombreux à admettre que l’alimentation en eau potable à Alger s’est significativement améliorée ces dernières années.
Mais ils constatent, toutefois, un recul de la qualité du service avec des coupures fréquentes et non annoncées et d’interminables travaux qui ne semblent pas améliorer l’approvisionnement dans certains quartiers. Dans différentes cités du centre de la capitale, les interruptions de l’alimentation sont quasi hebdomadaires et le service de citernage est rarement assuré. Malgré les requêtes et l’indignation des citoyens, les services de Seaal persistent à ne pas annoncer les coupures, qui interviennent notamment dans la soirée et durent jusqu’au petit matin.