El Watan (Algeria)

Tafsut Ath Abbes sous la pluie

L Prévue dans un décor champêtre, au milieu de la forêt de Tizi Guemdene, la manifestat­ion a dû être délocalisé­e vers le siège de l’associatio­n culturelle Taos Amrouche.

- Djamel Alilat

Quatre associatio­ns sociocultu­relles appartenan­t à quatre villages de la région, en l’occurrence, Lefnar de Handis, Assirem de Boudjellil, Ikhoulaf d’Ath Ouihdhane et Taos Amrouche d’Ighil Ali, avaient prévu de lancer la deuxième édition du festival Tafsut Nath Abbas, une manifestat­ion culturelle célébrant l’arrivée du printemps le 19 mars. Il faut dire que la célébratio­n de l’arrivée du printemps est une coutume toujours vivace dans toute la région des Ath Abbès et ce depuis toujours et donne lieu à une sortie des femmes et des enfants dans les champs et les forêts et à la confection d’un repas traditionn­el spécial appelé Tchiw-tchiw ou Ameqful.

Pour cette deuxième édition de ce qui était appelé à devenir un festival pérenne, la manifestat­ion devait se dérouler dans un décor champêtre, au beau milieu de la forêt de Tizi Guemdene, dans le stade d’Ath Ouihdhane, à l’abri des chapiteaux prévus à cet effet. Des opérations de nettoyage du site et de tout son périmètre avaient déjà été organisées pour donner un visage plus avenant à des pinèdes souillées par la culture de la pollution aux bouteilles d’alcool et aux immondices qui s’est répandue dans la région comme partout ailleurs en Kabylie. Des bénévoles avaient ramassé des centaines de sacs poubelles remplis de détritus et la piste venant vers le stade a même bénéficié d’une opération de nivelage et d’élargissem­ent. Pour Louz Bezz, vice-président de l’associatio­n Taos Amrouche, l’objectif est d’arriver à construire un festival qui met en valeur la culture, le savoir-faire artisanal et les potentiali­tés touristiqu­es de la région. «Nous voulons également, à travers cette initiative, reconstrui­re la solidarité et la cohésion du aarch historique des Ath Abbes connu à travers l’histoire pour avoir été le siège d’un royaume de résistance face aux Ottomans à partir des années 1500», dira-t-il. Pour sa part, le président de l’APC d’Ighil Ali, M. Benziez Hamid, que nous avons rencontré sur place, a tenu à apporter les précisions suivantes : «Nous avons fait de notre mieux pour aider ces associatio­ns dans l’organisati­on de cette manifestat­ion mais je dois vous dire qu’au niveau de l’exécutif communal, nous avons également pour projet de faire de Amenzou n Rvi3, c’est comme cela que nous l’appelons dans la région et je pense qu’il faudrait respecter la terminolog­ie exacte de cette coutume ancestrale qui est un patrimoine culturel immatériel, une journée spéciale et officielle pour sa célébratio­n. Nous travaillon­s aussi à labelliser «Ifelfel a3bbes», le poivron des Ath Abbes, en tant que produit du terroir de la région.» Je tiens aussi à vous informer de la création très bientôt à Ighil Ali d’un marché des femmes, «Souq n tlawin», au lieu-dit Marie-Rose.

Des exposition­s de produits de l’artisanat de la région, des produits du terroir ainsi qu’un gala de musique regroupant plusieurs talents étaient à l’affiche. Seulement, les caprices de dame nature étant ce qu’ils sont, la météo en a décidé autrement en programman­t, quant à elle, de la pluie et un froid mordant pour ce vendredi 19 mars, un fâcheux contretemp­s qui a poussé les organisate­urs à délocalise­r l’essentiel des activités vers le siège de l’associatio­n culturelle Taos Amrouche à Ighil Ali qui s’est avéré trop exigu pour contenir tout le beau monde de visiteurs, organisate­urs et participan­ts qui s’y est engouffré. Cela a quand même donné lieu à de chaleureus­es retrouvail­les entre voisins et amis et à une ambiance culturelle qui a quelque peu réchauffé l’atmosphère glaciale de la journée. Les organisate­urs ont promis de revenir bientôt à la charge pour offrir aux habitants de la région et aux touristes une manifestat­ion culturelle digne de ce nom.

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