Une wilaya riche de potentialités inexploitées
La wilaya de Chlef, ce grand carrefour à mi-chemin entre Alger et Oran, s’étendant sur une superficie de plus de 5000 km2, recèle d’énormes atouts touristiques et économiques qui sont quasiment à l’état vierge. Ils ne demandent pourtant qu’à être valorisés et exploités pour résorber le chômage galopant et contribuer au développement durable et harmonieux de cette région.
Elle dispose notamment d’une importante façade maritime sur 130 km de long, en plus de quatre ports de pêche. Cependant, la production halieutique reste faible et les structures d’accueil pour visiteurs et estivants (hôtels, restaurants, parcs de loisirs etc.) font cruellement défaut. Le projet de création de trois zones d’expansion touristique sur le littoral à Ain Hamadi (El Marsa), Mainis (Ténès) et Tigheza (Beni Haoua) semble être revenu à la case départ, en raison du caractère agricole des sites choisis.
Il n’existe pas non plus d’unités de transformation agricole sur la côte de Beni Haoua, première zone productrice de légumes primeurs ni encore de marché de gros de ces produits. Pis encore, l’ancienne usine locale ex-Sogedia est fermée depuis des années au grand dam des agriculteurs de la région, entraînant la disparition de la culture des figues destinées à la transformation, une vieille tradition agricole à Beni Haoua. De son côté, la plaine du Cheliff, qui enregistre chaque année une production record d’oranges, de tomate industrielle et de pomme de terre, accuse à son tour un manque criant d’investissements dans la transformation de ces produits ainsi que de la logistique nécessaire en matière d’emballage, de conditionnement et de tri de ces produits. Ces équipements sont d’autant plus nécessaires que l’ouverture de la filière des agrumes à l’investissement privé, ouvre des perspectives prometteuses pour l’exportation de ces fruits. Et pour cause, l’orange du Cheliff, connue pour sa saveur et son parfum extraordinaire, pourrait, de l’avis de professionnels du secteur, retrouver sa place sur les marchés étrangers, comme cela était le cas avant 1980. La relance de l’industrie est aussi fondamentale dans la mesure où ce segment important de l’économie jouit de réelles possibilités d’investissement dans de multiples créneaux à travers la wilaya.
Cependant, de l’avis d’opérateurs économiques locaux, la relance des investissements privés reste subordonnée à la mise en place, d’abord, d’un environnement propice, puis d’espaces adaptés et accessibles au lancement de ce type de projets créateurs d’emplois et de richesse dans la région. Sur le plan du foncier justement, les projets de réalisation de deux zones industrielles, lancées fin 2018 à Oued Sly et Boukadir, à l’ouest de Chlef, se font toujours attendre.