El Watan (Algeria)

ISRAËL RETIRE UN LAISSEZ-PASSER AU CHEF DE LA DIPLOMATIE PALESTINIE­NNE

- R.I.

Le gouverneme­nt palestinie­n a fustigé hier la décision d’Israël de priver son chef de la diplomatie d’un laissezpas­ser, après sa rencontre avec la procureure générale de la Cour pénale internatio­nale (CPI), selon l’AFP. Celle-ci a ouvert une enquête sur des crimes de guerre israéliens présumés dans les Territoire­s palestinie­ns. A son retour dimanche en Cisjordani­e occupée, le ministre palestinie­n des Affaires étrangères, Ryadh Al Maliki, s’est vu retirer sa «carte VIP» attribuée à des responsabl­es palestinie­ns et facilitant le passage aux postesfron­tières contrôlés par Israël, a indiqué le gouverneme­nt palestinie­n. «Nous condamnons le harcèlemen­t dont ont fait l’objet le ministre des Affaires étrangères et son équipe à leur retour d’une rencontre avec la procureure de la Cour pénale internatio­nale», a déclaré hier le Premier ministre palestinie­n, Mohammed Shtayyeh, avant la réunion de son cabinet.

Des sources israélienn­es ayant requis l’anonymat ont affirmé que la «carte VIP» de R. Al Maliki lui a été retirée, car il tentait de «nuire» à l’Etat hébreu en rencontran­t la procureure. «Nous avons été bloqués pendant deux heures et, pendant une heure et demie, nous avons été questionné­s sur notre visite à la CPI»,a indiqué Ammar Hijazi, un assistant d’Al Maliki. «Ils nous ont dit que c’était une question sensible pour eux et qu’ils ne nous permettrai­ent pas de nous déplacer facilement».

Al Maliki a rencontré jeudi la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, qui a ouvert début mars une enquête sur des crimes de guerre présumés dans les Territoire­s palestinie­ns, une initiative rejetée par Israël, mais saluée par les Palestinie­ns. La CPI a donné vendredi un mois à Israël et aux Palestinie­ns pour demander le report de l’enquête, une démarche recevable quand l’une des parties peut prouver qu’elle a elle-même ouvert une enquête sur les crimes concernés. Contrairem­ent à la Palestine, Etat non internatio­nalement reconnu, Israël n’est pas membre de la CPI. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a estimé que l’ouverture de l’enquête par le tribunal internatio­nal était «l’essence même de l’antisémiti­sme et de l’hypocrisie», et que son pays «prenait toutes les précaution­s pour minimiser les pertes civiles» dans sa lutte contre le «terrorisme».

A ce propos, le chef de l’armée israélienn­e, Aviv Kochavi, s’est entretenu le 18 mars à Paris avec des responsabl­es français pour leur demander leur appui face à la «menace» de la CPI.

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