COVID-19 : L’ALLEMAGNE SE PRÉPARE À UN NOUVEAU TOUR DE VIS
L’Allemagne s’est préparé le lundi 22 mars à prolonger, voire à durcir les restrictions face à la troisième vague de la Covid-19 en pleine expansion, au risque de nourrir la grogne déjà croissante de l’opinion. La chancelière Angela Merkel et les régions allemandes se sont retrouvés dans l’aprèsmidi pour une nouvelle réunion sur la stratégie antipandémie. Mais alors qu’elle devait être consacrée il y a quelques semaines encore, à relâcher la pression, l’ordre du jour a complètement changé face à la propagation du variant britannique du virus, jugé plus infectieux et dangereux. Selon un projet d’accord de la chancellerie, obtenu par l’AFP, il est prévu d’une part que le confinement partiel déjà en place dans le pays depuis fin 2020, et en l’état programmé jusqu’au 28 mars, soit «prolongé jusqu’au 18 avril» dans l’immédiat. «Sans restrictions significatives, le nombre de nouvelles infections augmenterait tellement que le système de santé risquerait d’être débordé dès le mois d’avril», prévient le texte, évoquant «une dynamique exponentielle» à l’oeuvre. En outre, les autorités allemandes entendent décréter des verrouillages supplémentaires au niveau local. Le taux d’incidence national est en effet passé ce dimanche au-dessus du seuil de 100 (à 103,9), qui déclenche des freins d’urgences, à savoir de nouvelles restrictions et fermetures. Le projet d’accord demande qu’ils soient mis en oeuvre de manière conséquente là où nécessaire, il prépare le terrain à la fermeture de certaines écoles tout juste rouvertes et exhorte à éviter les déplacements pendant les congés de Pâques. Pour l’opinion du plus grand pays de l’Union européenne, usée comme ailleurs par un an de pandémie, c’est la douche froide. En trois semaines, la donne a complètement changé en Allemagne, «bonne élève» européenne de la gestion pandémique au printemps dernier et désormais menacée d’être submergée par la troisième vague. Les réouvertures envisagées un temps à partir du 4 avril, dans la restauration en plein air ou de lieux culturels et sportifs notamment, s’éloignent. Et un nouveau tour de vis se profile à l’inverse. L’Allemagne tablait sur la montée en puissance de sa campagne de vaccination pour freiner cette dynamique. Mais elle compte parmi les pays européens les plus lents en la matière, avec moins de 10% de la population ayant pu bénéficier d’une injection.