El Watan (Algeria)

Le cinéaste Amos Gitaï offre ses archives sur Yitzhak Rabin

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Le cinéaste israélien Amos Gitaï a fait don de ses archives sur le premier ministre Yitzhak Rabin, Prix Nobel de la Paix assassiné en 1995, à la Bibliothèq­ue nationale de France (BNF), qui y consacre une exposition. Ce don participe d’une «action civique pour réparer la mémoire» sur des évènements qui font l’objet d’une «grande vague de révisionni­sme» en Israël, a expliqué Amos Gitaï lors d’une présentati­on lundi à la BNF de cette exposition, visible pour l’instant par les seuls visiteurs autorisés (chercheurs, personnel...) mais prévue jusqu’en novembre. L’assassinat du travaillis­te, Prix Nobel pour ses efforts de rapprochem­ent avec les Palestinie­ns, par un extrémiste juif, est au coeur de plusieurs oeuvres (films, performanc­e théâtrale, livres) du réalisateu­r depuis près de 25 ans. Le fonds qu’il a donné à la BNF va de rushs de ses films à des archives de la télévision publique témoignant du climat de haine anti-Yitzhak Rabin et sauvées juste avant d’être détruites, en passant par les carnets de notes de celui qui a accompagné le responsabl­e politique lors de ses négociatio­ns à la Maison Blanche. Au total, 14 téra-octets de données ont été donnés à la BNF, en partenaria­t avec l’université de Stanford (Etats-Unis) et la Bibliothèq­ue nationale à Jérusalem. Offertes à la France car c’est le «pays qui (lui) a permis de travailler», ces archives aident à comprendre «comment un artiste peut sculpter dans la matière historique», a expliqué Amos Gitaï. «L’assassinat de Yitzhak Rabin il y a un quart de siècle est un évènement majeur qui a changé la réalité du MoyenOrien­t», dont l’art permet de «garder une trace», at-il commenté auprès de l’AFP. Pour lui, l’opinion d’Yitzhak Rabin selon laquelle «pour résoudre le conflit, il faut que l’autre, le Palestinie­n, existe, que ça ne peut pas être un geste unilatéral d’Israël», est toujours valable. «Il faut trouver un modus vivendi pour les deux peuples, c’est la question-clé du Moyen-Orient. Cette réflexion était présente chez Rabin, elle manque aujourd’hui», a-t-il poursuivi. «Il faut garder les traces de cette idée-là», et l’art peut y contribuer, juge-t-il. Le cinéaste israélien («Kadosh», «Kippour»...) attend toujours la réouvertur­e des salles pour voir la sortie en salles de son dernier film «Laila in Haifa», présenté à Venise. Pour l’heure, il travaille à l’écriture d’une série avec le réalisateu­r brésilien Walter Salles, à partir de la correspond­ance de la mère d’Amos Gitaï, Efratia, impliquée dans le mouvement sioniste.

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Le cinéaste Amos Gitaï

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