Le brut en forte chute
Les prix du pétrole poursuivaient hier leur dégringolade entamée depuis une dizaine de jours, perdant près de 5% de leur valeur en quelques heures, en raison de prévisions pessimistes au sujet de la reprise de la demande mondiale de pétrole à court terme.
Les projections sont motivées par les nouvelles restrictions de voyage et les craintes que de nouvelles mesures de limitation de la pandémie et la lenteur des déploiements de vaccins en Europe n’assombrissent l’horizon économique mondial dans les prochains mois.
Les contrats à terme sur le Brent ont chuté hier, en cours de cotation, en dessous de 62 dollars le baril, alors que les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) étaient à peine au-dessus de 59 dollars le baril. «Les prix du pétrole sont en baisse aujourd’hui en raison des inquiétudes persistantes concernant la troisième vague virale en Europe, ce qui pourrait freiner les perspectives de reprise et la demande d’énergie», a déclaré Margaret Yang, stratège de DailyFX, à S&P Global Platts.
Les verrouillages prolongés sont motivés par la menace d’une troisième vague d’infections, et la découverte d’un nouveaux variant du virus sur le continent. L’Allemagne, le plus grand consommateur de pétrole d’Europe, prolonge son verrouillage jusqu’au 18 avril et a demandé aux citoyens de rester chez eux pour essayer d’arrêter une troisième vague de la pandémie de Covid-19. La semaine dernière, l’AIE basée à Paris a réduit ses prévisions de demande de brut en 2021 de 2,5 millions de barils par jour, tandis que l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration - EIA) prévoyait que l’offre mondiale de pétrole dépasserait la demande au second semestre. La progression soutenue des prix du pétrole, enclenchée depuis janvier, semble ainsi en voie de s’inverser, malgré les récentes décisions de l’OPEP+. Celle-ci, qui continue d’appliquer une série de réductions de production, doit se réunir la semaine prochaine pour déterminer la politique de production pour le mois de mai.
En dépit de ses prévisions pessimistes à court terme, le rally des prix du pétrole pourrait reprendre au second semestre de l’année au vu de prévisions tablant sur une reprise de la demande des grandes économies au cours de la seconde moitié de l’année en cours, une fois les craintes sanitaires dépassées.
Actuellement, les tendances de la demande de pétrole dans différentes régions sont mitigées, la situation en Europe étant assombrie par de nouveaux verrouillages et les problèmes liés aux programmes de vaccination dans de nombreux pays.
Mais les habitudes de voyage et de consommation du premier consommateur mondial de pétrole, les Etats-Unis, et du premier importateur mondial de pétrole, la Chine, indiquent une reprise de la demande de produits pétroliers. Ces deux pays, grands consommateurs de brut, pourraient mener la demande mondiale de pétrole et le rebond de la consommation plus tard cette année, selon le site spécialisé Oil price.