LE PARQUET SE PRONONCE SUR LE DÉCÈS DE GOUACEM MOHAMED
Abdelkader Zemouri, procureur général adjoint auprès du parquet de Tiaret, a déclaré hier devant les représentants des médias locaux que «le décès de Mohamed Gouacem, 37 ans, est naturel», se référant à «l’autopsie effectuée par le médecin légiste sur instruction du procureur de la République près le tribunal de Tiaret». Le magistrat, qui faisait une déclaration à la suite des événements houleux qui ont conduit à l’attaque du siège de la 8e sûreté urbaine à la cité Belhadj Hachemi (ex-Volani) dans la nuit du 21 mars 2021 par des jeunes, des amis du défunt, s’est astreint à la lecture du communiqué. Dans son exposé, il précise que «le défunt, interpellé en vertu d’une citation directe auprès du tribunal de Tiaret le 3 février 2021 pour port d’arme de catégorie 6 et pour avoir proféré des injures à l’endroit d’un agent dans l’exercice de ses fonctions et photographier la scène, a été condamné le 17 février à six mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 50 000 DA». L’orateur, qui ajouta que «certains griefs, parmi lesquels la prise de photos, n’ont pas été retenus contre le prévenu». Et d’ajouter qu’«il a été incarcéré le 3 février après avoir passé un contrôle médical sans qu’on y décèle le moindre mal» et par conséquent «sa mort est jugée naturelle après avoir exposé le corps du défunt au légiste de l’EPH Youssef Damerdji de Tiaret qui l’a autopsié». Plus précis, le magistrat explique que «le prisonnier, qui a présenté des difficultés respiratoires, a été évacué le 18 mars au service de cardiologie et décéda d’une mort tout à fait naturelle».
Pour rappel, c’est à la suite de ce décès que des jeunes ont pris d’assaut le siège de la 8e sûreté urbaine et ce qui a poussé les policiers à user de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation pour disperser la foule en colère.
Ils ont dû faire appel à un renfort de gendarmes pour sécuriser les lieux. Avant-hier un déploiement massif d’unités antiémeute a été aperçu, mais l’inhumation de Mohamed Gouacem s’est déroulée, en dépit de la présence d’une foule nombreuse, sans incident comme voulu par les parents qui n’ont cessé d’appeler au calme. Entre impératifs sécuritaires et attentes des jeunes à l’aune d’une conjoncture socio-politique difficile, il est du devoir des uns et des autres de situer les responsabilités et ne pas banaliser ni les dépassements à l’ordre public ni les actes de «hogra».