El Watan (Algeria)

Paradis perdu en attente de touristes au Yémen

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Des montagnes luxuriante­s à perte de vue, une faune et une flore uniques au monde, une mer turquoise pleine de dauphins : l’archipel yéménite de Socotra ressemble à un paradis loin de tout qui, les autorités l’espèrent, fera rêver en pleine pandémie de Covid-19. Situés dans l’océan Indien au large des côtes sud du Yémen, ces quatre îles et deux îlots rocheux de 50.000 habitants, pour la plupart des pêcheurs, ont été relativeme­nt épargnés par le conflit qui dévaste ce pays pauvre de la péninsule arabique depuis plus de six ans. Récemment, les annonces pour des voyages vers Socotra se sont multipliée­s, notamment à partir des Emirats arabes unis, riche pays du Golfe proche des autorités qui contrôlent l’archipel. «Heureuseme­nt, Socotra n’a jamais été affecté par la dynamique de guerre du Yémen continenta­l», assure Welcome To Socotra, une agence de voyage locale, vantant l’absence de tensions et de combats dans l’archipel qui dispose de plusieurs petits hôtels pour accueillir les touristes. Les vols vers Socotra, qui avaient été notamment interrompu­s à cause de la Covid-19, ont récemment repris. «Ce sont des vols charters, ils utilisent des avions d’AirArabia», compagnie aérienne basée à Charjah, aux Emirats arabes unis. «Il n’y a qu’une seule liaison hebdomadai­re d’Abou Dhabi (capitale des Emirats) à Socotra, chaque lundi», précise encore Welcome To Socotra, qui assure recevoir des «centaines» de demandes. Le Yémen cherche depuis plusieurs années à développer l’archipel, qu’il veut transforme­r en une véritable destinatio­n touristiqu­e, notamment auprès d’un public sensible aux questions environnem­entales. Malgré l’instabilit­é politique et l’effondreme­nt de l’économie dans le pays, l’archipel ne manque pas d’atouts. Situé à moins de 250 kilomètres de la Corne de l’Afrique et à 1000 kilomètres d’Aden, chef-lieu du sud du Yémen, Socotra est un refuge séculaire pour d’étranges plantes : sur les 825 espèces qui y ont été recensées, plus d’un tiers sont uniques, selon l’Unesco. L’archipel est inscrit au patrimoine mondial de l’organisati­on onusienne pour son caractère «exceptionn­el de par sa grande diversité de plantes», dont l’iconique dragonnier de Socotra, «et son taux d’endémisme», qui mesure la biodiversi­té d’un territoire. Selon l’Unesco, 90% des reptiles et 95% des espèces d’escargots terrestres ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde. Les îles hébergent également des dizaines d’espèces d’oiseaux et des centaines de poissons et récifs coralliens. «Parce qu’elle est l’une des îles les plus riches en biodiversi­té et les plus distinctes du monde, Socotra a été qualifiée de +Galßpagos de l’océan Indien», écrit l’agence onusienne sur son site.

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L’archipel yéménite de Socotra, un paradis sur terre

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