Les dits et les non-dits…
▪ La stabilité et la sérénité du football algérien sont en train de se jouer à l’heure actuelle
▪ La crise qui s’annonce doit être vite étouffée et résorbée rapidement.
La fin de mandat du Bureau fédéral (BF) (2017-2021) ne s’est pas inscrite dans un processus évident de normalité. C’est le moins que l’on puisse dire, au point où les dates des Assemblées générales, ordinaire (AGO) et élective (AGE), ne sont pas encore arrêtées à la veille de la fin du cycle olympique et du renouvellement du mandat olympique. Cette situation a impacté assez sérieusement le quotidien du football national et risque même d’avoir de sérieuses répercussions sur l’équipe nationale, particulièrement sur l’avenir du sélectionneur national, Djamel Belmadi, à la tête des champions d’Afrique. Force est de constater d’ailleurs que des forces continuent de pousser dans ce sens depuis que la question d’un éventuel second mandat du président Kheireddine Zetchi à la tête de la Fédération semble avoir été définitivement tranchée. Sans compter, bien sûr, la menace de suspension de la FAF par la FIFA, régulièrement évoquée, faute d’amendement des nouveaux statuts préconisés par l’instance faîtière du football mondial. Les événements se sont enchaînés depuis quelques jours et l’horizon s’est obscurci. Ce scénario catastrophe aurait pu être facilement évité si la sagesse avait prévalu et l’intérêt général placé au-dessus de tous et de toutes considérations personnelles. L’observateur a l’impression qu’il assiste à une guerre de tranchées qui l’éloigne du football et de ses vraies valeurs. Certes, souvent les fins de mandat sont porteuses de germes de la division, comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui. La sortie de crise demandera beaucoup d’efforts, de part et d’autre, de sagesse, de raison et aussi de sacrifices. La stabilité et la sérénité du football algérien sont en train de se jouer à l’heure actuelle. La crise qui s’annonce doit être vite étouffée et résorbée rapidement.
Un accord de circonstance ou malintentionné ne fera que différer son règlement définitif. Le point nodal de ce conflit (qu’il faut appeler par son nom) entre le MJS et la FAF a un rapport direct avec l’amendement des nouveaux statuts préparés conjointement par la FIFA et la FAF et que la première instance exige qu’ils soient adoptés avant d’aller à l’assemblée générale élective. La FIFA et la FAF sont sur la même longueur d’onde pour soutenir que c’est là un préalable avant d’organiser les nouvelles élections de la FAF. Les deux parties avertissent que sans la concrétisation de ce préalable, la FAF sera suspendue par la FIFA. A partir de là, des scénarios ont été échafaudés, telle la mise en place d’un comité de normalisation piloté par la FIFA, l’exclusion des équipes nationales et des clubs de toutes compétitions, ainsi que l’exclusion des officiels de la FAF des réunions et assemblées générales organisées sous l’égide de la FIFA et de la CAF. Les partisans du maintien du statu quo avec à la clé la réélection du président sortant et la poursuite de son projet ont beaucoup investi sur ce créneau en appuyant là où cela fait mal, c’est-à-dire la suspension de l’équipe nationale de toutes compétitions continentales et internationales. Faire peur a été l’option choisie. Elle fait d’autant plus peur que certaines «sources non identifiées» laissent traîner la rumeur sur la position que pourrait adopter le sélectionneur national, Djamel Belmadi, vis-à-vis de cette situation. Cette propension de certains esprits malfaisants à vouloir associer le sélectionneur dans cette affaire en le poussant à s’impliquer dans ce dossier est très vite apparue. Pour l’instant, celui-ci s’est abstenu de prendre partie en se contentant de rester dans son rôle de technicien, loin de la bataille de chiffonniers. Il a même été donné partant (démissionnaire) à la fin du mois de mars. Cela a, immanquablement, créé un climat lourd, tendu autour du staff technique et de l’équipe nationale en pleine préparation de ses deux matchs officiels contre la Zambie (jeudi) et le Botswana, lundi prochain à Blida. C’est après cette rencontre au stade Mustapha Tchaker que le sélectionneur fera connaître la suite qu’il compte donner à l’avenir de sa carrière à la tête de l’équipe d’Algérie. Au début du mois d’avril, la situation sera donc plus claire. Les dates des deux assemblées générales de la FAF seront connues avec tout le cortège réglementaire inscrit à l’ordre du jour : présentation des bilans moral et financier, élection du nouveau bureau fédéral et du président de la FAF. Une solution est-elle en train de se profiler à l’horizon à travers l’impasse que semble faire la FAF sur la tenue d’une assemblée générale extraordinaire, qu’elle réclamait depuis des mois, mais qu’elle n’a pas évoqué dans ses deux dernières correspondances adressées au MJS ? De tout ce qui précède, les observateurs de la scène footballistique retiendront une chose : l’image du football national est de nouveau écornée par ses propres acteurs. Il faut en finir pour de bon avec des dirigeants mal élus, des élections non transparentes, dépourvues de principes démocratiques qui ont toujours favorisé la gestion unipersonnelle des affaires du football à la place des principes et valeurs de collégialité.