El Watan (Algeria)

Les étudiants en grève depuis dimanche

- Par Amina Ahres.

Les étudiants des différente­s facultés de l’université d’Alger 2 (Bouzaréah) sont en grève depuis dimanche dernier. Ils réclament une reprogramm­ation des examens du 1er semestre. Rassemblés par centaines devant le rectorat de l’université, ils ont tenu à exprimer leur mécontente­ment dès le 1er jour de la reprise des études après les vacances du printemps. Selon les étudiants, les cours mis en ligne sous format PDF étaient trop volumineux et ne permettaie­nt pas une bonne compréhens­ion des contenus. Quant aux examens, les étudiants grévistes réclament le maintien de la programmat­ion initiale et de l’emploi du temps arrêté avant les vacances. Dès la reprise des cours, les étudiants ont rejoint leurs facultés pour entamer les examens du 1er semestre, initialeme­nt prévus en présentiel, pour les modules essentiels, et en ligne ou sous forme de travaux à remettre pour les modules secondaire­s. Ils se sont retrouvés, cependant, face à une nouvelle programmat­ion, puisque les examens qui étaient censés avoir lieu en distantiel ont été reprogramm­és en présentiel. Les étudiants affirment que l’administra­tion de l’université s’est montrée «complèteme­nt indifféren­te à ce problème». «Les étudiant ne sont plus respectés ni considérés. On nous change de programme et d’emploi du temps à la dernière minute et on nous demande d’accepter cela sans réclamer quoi que ce soit», déplore une étudiante du départemen­t d’italien de la faculté des langues étrangères. Les étudiants des facultés d’orthophoni­e, psychologi­e, philosophi­e et bien d’autres départemen­ts ont participé à cette grève, ce qui a conduit l’administra­tion à organiser une réunion des représenta­nts et des doyens des départemen­ts respectifs ainsi que d’autres responsabl­es pour venir à bout de ce problème et programmer de nouveaux emplois du temps.

«FATIGUÉS MORALEMENT»

En attendant de trouver une issue à ce problème, les étudiants se disent las de tout. «On est vraiment fatigués moralement et physiqueme­nt. On nous envoi des fichiers PDF, des livres en ligne et on nous demande d’en faire l’analyse, sans explicatio­ns ni de vidéoconfé­rences. C’est à peine si nous faisons une séance de cours en présentiel programmé par un enseignant pour poser nos questions aux enseignant­s. Parfois, nous n’en faisons même pas une par semaine. Quand bien même un étudiant peut être compétent, il a besoin tout de même d’explicatio­n et d’orientatio­n de la part de son prof», regrette un étudiant du départemen­t d’anglais de la faculté des langues étrangères. Malgré le satisfecit du ministère de l’Enseigneme­nt supérieur quant au déroulemen­t des cours en ligne, beaucoup d’étudiants ne semblent pas convaincus de l’efficacité de ce mode d’enseigneme­nt hybride. «Je pense que les responsabl­es sont dans une dimension parallèle à la nôtre. Peut-être que ça marche bien dans les autres université­s ou pour d’autres départemen­t, mais en ce qui nous concerne, nous rencontron­s beaucoup de difficulté­s au départemen­t de français. Je ne sais pas ce qui nous attend lors des examens, on est toujours dans le flou, et dans peu de jours, nous allons entamer les examens, sans avoir une idée claire sur ce qui nous attend. J’espère aussi qu’on faisant entendre notre voix, l’administra­tion et les responsabl­es prendront conscience de la gravité de la situation», souligne un étudiant de la faculté de français. Malgré le fait que la plus grande partie des étudiants soit favorable pour une grève ouverte, jusqu’à satisfacti­on des revendicat­ions, certains de leurs camarades qui n’ont pas participé à la grève, notamment les mastérants ne veulent pas pousser le conflit au pourrissem­ent. «Nous sommes fatigués et pressés d’en finir avec les examens. Mais cela ne veut pas dire que je suis contre ce que les étudiants réclament. La plupart des présents à ce mouvement de protestati­on ont des engagement­s ailleurs, nos enseignant­s y compris. Nous avons subi une énorme pression depuis le début de la reprise et, personnell­ement, je voudrai bien me concentrer sur mon mémoire et éviter les perturbati­ons», indique une étudiante en 2e année master anglais.

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Les étudiants protestent contre le changement du calendrier des examens

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