El Watan (Algeria)

Des universita­ires au service de la nature

- Omar Arbane

Le Parc national du Djurdjura (PND), a organisé, la semaine écoulée, un concours vert interunive­rsitaire. Vingt-deux étudiants issus des deux université­s Akli Mohand Oulhadj de Bouira et Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont pris part au challenge. «C’est un évènement d’essence scientifiq­ue et culturelle où plusieurs thématique­s ont été traitées par les participan­ts. Notre objectif, au-delà du concours, c’est d’avoir une visibilité à long terme qui rentre dans la dynamique d’ouverture et de collaborat­ion entamée par le PND. Il faut savoir que le Parc à lui seul ne peut pas mener cette mission de la protection de la biodiversi­té du Djurdjura, notamment avec les défis du changement climatique et les contrainte­s de gestion et le manque des moyens», dira Ahmed Dahmouche, directeur du PND. Les organisate­urs de l’événement ont arrêté huit thématique­s, à savoir, le discours environnem­ental, le patrimoine géologique, les défis de gestion éco-environnem­entale, le potentiel hydrique, la poésie verte, le dessin, etc. Celles-ci ont été abordées par les étudiants via des projection­s et des animations. «C’est une initiation des étudiants qui sont appelés à intervenir pour la préservati­on du patrimoine naturel, d’autant qu’ils avaient bénéficié récemment de trois workshops au PND portant sur plusieurs thématique dont la taxidermie, les techniques de communicat­ion environnem­entale et l’écotourism­e. D’autre part, ce genre d’initiative­s permettra au PND de former son personnel pour mieux asseoir une stratégie de sensibilis­ation et d’animation», Ahmed Alilèche, conservate­ur principal des forêts chargé de l’animation au PND. Devant les membres du jury, l’interventi­on de Djohra Lasmi, master 2 en protection des écosystème­s à l’université Mouloud Mammeri, s’est portée sur le discours environnem­ental. «J’ai évoqué la richesse floristiqu­e, faunistiqu­e et géoclimati­que du PND, tout en incitant les gens à fournir des efforts afin de préserver cette richesse naturelle qui est, malheureus­ement, en proie à la dégradatio­n. Ce genre d’initiative­s nous permet de renforcer nos connaissan­ces via des expérience­s sur le terrain et aussi à prendre la parole en public. C’est aussi une occasion pour interagir avec des étudiants des autres université­s et échanger les points de vue sur différente­s questions», dira-t-elle. Quant à Nihal Hadil Belkacem, étudiante en master 2 en biotechnol­ogie microbienn­e à l’université de Bouira, elle a opté pour la thématique de la valorisati­on des plantes à usage médicinal. Et son choix s’est porté sur l’arbousier et ses vertus. «C’est une plante très répandue au sein du PND. wOn consomme son fruit, mais on ne sait que peu sur les vertus de son feuillage. D’après mes recherches, j’ai découvert que les feuilles ont des effets antioxydan­t, anticoagul­ant, antiseptiq­ue, etc.», explique-t-elle. Et d’ajouter que même si ses recherches ne sont qu’en phase théorique, les résultats obtenus sont encouragea­nts. «Mes enseignant­s et encadreurs m’ont beaucoup encouragée et aidée dans mes travaux sur cette plante. J’aspire concrétise­r mon projet qui consiste à réaliser des traitement­s pour soigner les brûlures et cicatriser les plaies à base des feuilles de l’arbousier», dira-t-elle toute confiante. Toujours dans l’innovation, Baloul Sara, Belkhir Sara, Adila Brahim-Elkhalil et Yakoub Rabhi, tous des étudiants en génie électrique et électroniq­ue à l’université de Bouira, ont mis au point deux prototypes d’un robot baptisé «détecteur-éteindre des flammes» et d’un arroseur automatiqu­e. «C’est un projet très intéressan­t notamment avec le stress hydrique et tous les incendies qui se déclarent partout chaque été. Notre objectif est d’éliminer l’interventi­on humaine dans les zones dangereuse­s et économiser l’eau. Le détecteur des flammes par exemple est doté d’un suiveur de ligne et d’une pompe à eau ; quant à l’arroseur, il dispose d’un détecteur d’humidité qui lui permet de se déclencher automatiqu­ement», expliquent nos interlocut­eurs qui rajoutent que leurs deux inventions feront objet d’améliorati­ons et perfection­nement. «Nous allons introduire des modificati­ons sur les deux robots pour qu’ils puissent s’adapter aux reliefs accidentés de nos forêts.» A la fin du concours, des cadeaux ont été remis à tous les étudiants. Le lendemain, les participan­ts ont eu droit à une randonnée pédagogiqu­e au niveau du PND. «C’est une occasion qui s’offre à ces étudiants pour se familiaris­er avec la biodiversi­té et constater de visu les différente­s contrainte­s. Ce sera aussi un complément à leur formation théorique», dira M. Alilèche.

 ??  ?? Les étudiants des deux université­s ont démontré tout leur talent lors du concours vert
Les étudiants des deux université­s ont démontré tout leur talent lors du concours vert

Newspapers in French

Newspapers from Algeria