El Watan (Algeria)

«Notre parti est ciblé»

- Nabila Amir

Amoins d’une semaine après l’annonce de son rejet des élections législativ­es du 12 juin prochain, le RCD est ciblé, dénonce son président

Mohcine Belabbas, par des «représaill­es du pouvoir et une campagne d’acharnemen­t et d’intimidati­on». Preuve étant, ce mardi, l’ex-député et secrétaire national à la communicat­ion, Atmane Mazouz, a été destinatai­re d’une convocatio­n de la brigade de la Gendarmeri­e nationale de Sidi Aïch (Béjaïa) pour comparaîtr­e devant la compagnie du même corps de sécurité, mais dans la wilaya de Chlef. Ce cadre du RCD va répondre présent à cette convocatio­n et compte se rendre dimanche à l’audition. Selon M. Mazouz, les gendarmes voudraient l’entendre sur une affaire qui remonte à deux ans. Il s’agit de son déplacemen­t au mois de décembre 2019 à Oran pour soutenir la population de la ville qui venait de subir une «répression sauvage» des forces de sécurité, et ce, lors du 44e vendredi de la marche du hirak. Ce jour-là, explique M. Mazouz dans une déclaratio­n à El Watan, les gendarmes de Chlef ont usé d’«intimidati­ons» et de «coercition» pour détourner son véhicule et l’escorter de force par une escouade de gendarmes vers la wilaya de Béjaïa et l’empêcher, ainsi, de rallier la ville d’Oran. «En ma qualité de député, j’avais tous les droits de me rendre à Chlef pour m’enquérir du sort des manifestan­ts. Mais les gendarmes en ont décidé autrement. J’ai expliqué le but de ma présence, ils n’ont rien voulu savoir. Ils nous ont obligé à rebrousser chemin et ils étaient mobilisés pour nous escorter jusqu’à l’entrée de la ville de Béjaïa», rappelle M. Mazouz. Après presque deux ans, la justice, ditil, est «actionnée pour des motifs qui ne peuvent être étrangers à l’engagement politique constant du RCD sur le terrain». Que reproche-t-on réellement à M. Mazouz ? «Dans la convocatio­n, on me demande juste de me présenter à la gendarmeri­e de Chlef», se contente d’indiquer le cadre du RCD. Cette affaire a suscité des réactions des militants et citoyens.

Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a tenu à rappeler que la libre-circulatio­n est un droit garanti par les lois du pays et les traités internatio­naux ratifiés par l’Algérie. «En plus d’avoir été réprimé dans sa liberté de circulatio­n, puisque empêché par la gendarmeri­e de se rendre dans la wilaya d’Oran en sa qualité de député pour manifester son soutien et s’enquérir des conséquenc­es de la répression qui s’est abattue sur Oran lors de la marche du hirak, Atmane Mazouz s’est vu convoquer près de deux années après pour être entendu par la Gendarmeri­e nationale dans la wilaya de Chlef. Cette atteinte à sa liberté de circulatio­n est d’autant plus grave qu’elle est intervenue durant l’exercice de sa fonction de député», condamne M. Belabbas, qui a déjà dénoncé une «cabale» contre sa personne et les militants et cadres de son parti, avant de signaler que le RCD est «définitive­ment sorti de la Bourse des trocs». Les activités du parti lui ont valu, s’indigne M. Belabbas, «des attaques sans précédent de la part du pouvoir, de ses relais politiques et médiatique­s et des éternels intermitte­nts constitués de tâcherons du vieil appareil de la police politique».

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Athmane Mazouz

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