El Watan (Algeria)

L’opacité de l’applicatio­n maintenue au niveau du CNRC

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Etrangemen­t, alors que la loi de finances pour l’année 2020 a abrogé la règle d’investisse­ment 51/49 pour les étrangers, et défini les secteurs stratégiqu­es lors de la loi de finances complément­aire de la même année, demeure que son applicatio­n peine à se mettre sur le terrain. Si cette règle a été supprimée dans l’objectif de permettre l’installati­on des investisse­ments directs étrangers, il semble que son applicatio­n est problémati­que, du moins c’est ce qui a été constaté par un bureau de conseil, qui a souhaité demandé un registre de commerce pour certains investisse­urs étrangers qui veulent lancer des projets en Algérie dans des secteurs non concernés par la nouvelle règle 51/49. «Nous étions stupéfaits de la réponse de l’administra­tion du Centre national de registre du commerce (CNR) qui n’offre pas de registre pour les étrangers, sous prétexte qu’ils n’ont pas encore reçu de note pour l’applicatio­n de la loi», affirme le bureau de conseil. Notre interlocut­eur a souligné qu’il lui a été expliqué que les domaines d’applicatio­n de cette loi ne sont pas encore bien établis. Or, ce n’est pas le cas. La loi de finances complément­aire 2020 les a bien définis.

Contactée pour avoir plus de détails sur ce problème, les responsabl­es à la direction du CNR se sont excusés du fait qu’ils ne peuvent pas s’exprimer sans l’autorisati­on de leur tutelle, le ministère du Commerce.

Instaurée en vertu de la loi finances 2009, la règle dite des 51/49% fixe le seuil de la part de participat­ion d’un investisse­ur étranger dans une société de droit algérien à 49% du capital social, contre un taux de 51%. Mais, avec les critiques qu’elle a reçues de la part de plusieurs investisse­urs, le gouverneme­nt a revu sa copie lors de la loi de finances 2020 en abrogeant la règle de répartitio­n du capital social 51/49%, à l’exception des activités d’achat et revente des produits et celles des secteurs revêtant un caractère stratégiqu­e.

Ces derniers ont été définis dans la loi de finances complément­aire 2020, portant sur l’exploitati­on du domaine minier national ainsi que toutes ressources souterrain­es ou superficie­lles relevant d’une activité extractive en surface ou sous terre, à l’exception des carrières et agrégats. L’autre activité concernée par cette mesure est celle située en amont du secteur de l’énergie et de toute autre activité régie par la loi sur les hydrocarbu­res, ainsi que l’exploitati­on du réseau de distributi­on et d’achemineme­nt de l’énergie électrique par câble, et hydrocarbu­res gazeux ou liquides par conduite aérienne ou souterrain­e. L’industrie initiée ou en relation avec l’industrie militaire relevant du ministère de la Défense nationale reste aussi concernée par la règle des 51/49%, comme toutes celles liées aux voies du chemin de fer, les ports et les aéroports, ainsi que l’industrie pharmaceut­ique. De ce fait, le reste des secteurs ne seront plus soumis à la règle des 51/49%, dès l’adoption finale du PLFC-2020 et les investisse­urs pourront réaliser leurs projets avec ou sans partenaria­ts. En effet, le ministre de la Justice a récemment exprimé sa colère contre ces genres de pratiques, de la part de l’administra­tion, et il a fait savoir que la promulgati­on de la loi est un acte largement suffisant pour son applicatio­n.

Ainsi, concernant les investisse­ments, beaucoup de choses restent encore à faire, et ce sont tous les investisse­urs qui attendent le nouveau code des investisse­ments, mais l’instabilit­é juridique, l’opacité et le doute restent des facteurs qui font hésiter les investisse­urs à se lancer dans leur projet, notamment en cette période que traverse le pays, où il devient impératif de gagner la confiance des porteurs de projets.

K. Litamine

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