Sans eau sur un terrain huileux

Même si tout semble solide vu de l'extérieur, l'Algérie a toujours ces problèmes incessants de liquidités, que ce soit à La Poste, d'eau dans les robinets ou pour la pénurie de lait, à propos de laquelle le ministre du Commerce, Kamel Rezig, aurait menacé les vaches du pays d'être déchues de leur nationalité. Il y a mieux dans cette rubrique, la récente découverte potentielle de pétrole du côté de Constantine, encore à confirmer, mais qui excite déjà tous les propriétaires de champs qui ont commencé à creuser à la main, et plus largement, la tension sur l'huile, évidemment à la veille du Ramadhan, période sacrée où le citoyen ne doit manquer de rien, sauf d'argent. Mais heureusement, faute de pouvoir régler le problème directement, Kamel Rezig a mis en place un numéro, le 10 20, pour que les consommateurs citoyens puissent dénoncer les infractions au plafonnement des prix. Il n'est pas encore question ici de déchéance de la nationalité pour les spéculateurs ou commerçants qui gonflent leurs marges et on ne sait pas encore si c'est le ministre en personne qui répondra aux appels, mais personne n'ignore que l'huile est sous tension, parce que très consommée, surtout par les millions de restaurants, fast-foods, pizzerias, sandwicheries, mhadjeberies et matlou3eries, l'Algérie étant un grand pays de gens qui mangent dehors, à se demander ce qui est cuisiné à la maison. De fait, l'offre en huile devrait être supérieure pendant le Ramadhan, vu l'absence de toutes ces échoppes, et le problème devrait se régler grâce à la fameuse main invisible du marché qui équilibre le vendeur et l'acheteur. Sauf qu'on ne croit pas à la logique de l'offre et de la demande, pas plus qu'aux théories économiques de libre marché. La preuve, plus un ministre a de problèmes dans son secteur et moins il les règle, plus longtemps il durera. Souvent parce qu'il sait situer les responsabilités, dans ce cas, non pas la main invisible du marché mais la main invisible de l'étranger. Qui peut d'ailleurs être nationale.