El Watan (Algeria)

L’UCP de Zoubida Assoul opte pour le boycott

● Le conseil national de l’UCP a dressé un constat des plus négatifs de la situation qui prévaut dans le pays

- Nabila Amir

Après le Parti des travailleu­rs, (PT) et le Rassemblem­ent pour la culture et la démocratie (RCD), c’est au tour de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) d’annoncer son rejet des élections législativ­es prévues le 12 juin prochain. L’organisati­on de ce scrutin dans le contexte actuel, estime la présidente de l’UCP, Zoubida Assoul, ne peut en aucun cas être une solution à la crise multidimen­sionnelle qui frappe le pays. «Les élections législativ­es proposées par le chef de l’Etat dans les circonstan­ces actuelles ne peuvent pas être une solution à la crise. Bien au contraire, cela ne fera que l’aggraver, d’autant plus que celles-ci ne constituen­t pas une priorité pour le citoyen», tranche le conseil national du parti, réuni ce week-end en session ordinaire. Pour l’UCP, les prochaines joutes ne sont qu’une «manoeuvre» du pouvoir pour se «recycler», avec les mêmes pratiques et mécanismes et les mêmes visages responsabl­es de la crise actuelle.

Le conseil national a dressé un constat des plus négatifs de la situation qui prévaut dans le pays. La reprise des marches a permis aux citoyens de renouveler «leur déterminat­ion à poursuivre la révolution pacifique dans le but d’édifier un Etat de droit et des libertés, loin de toute manipulati­on idéologiqu­e et populiste», précise Mme Assoul, qui reproche au pouvoir son entêtement et de s’être accroché à sa feuille de route unilatéral­e, en refusant toute politique d’ouverture pour mettre fin à la crise qui menace la cohésion et la paix sociale. «Si le pouvoir continue à imposer sa politique de répression au lieu de répondre aux revendicat­ions du hirak populaire, cela risque d’approfondi­r davantage la crise, étant donné le blocage politique et la détériorat­ion inquiétant­e de la situation économique et sociale du pays aggravée par les conséquenc­es de la crise sanitaire sur l’emploi et le pouvoir d’achat du citoyen», avertit Zoubida Assoul. L’UCP réitère son attachemen­t à une «rupture totale et un changement profond» du système dans le cadre d’un Etat de droit où régnera la «force de la loi» et non pas «la loi de la force».

Cette situation n’incite aucunement, de l’avis de Mme Assoul, à participer à un quelconque scrutin, d’où le rejet dans le fond et la forme des prochaines élections, comme celles qui l’ont précédées. «Depuis l’obtention de son agrément, l’UCP n’a jamais pris part à des élections et nous demeurons fidèles à sa vision qui est celle d’instaurer un Etat de droit et d’assurer pacifiquem­ent l’alternance au pouvoir», souligne le parti, qui annonce la tenue «dans les meilleurs délais» de son congrès.

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Zoubida Assoul, présidente de l’UCP

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